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En septembre, 80 % des trajets sur l’application de VTC Bolt étaient en promotion : c’est ce qu’affirme Heetch, le troisième acteur du secteur, soupçonnant son concurrent estonien de vendre à perte pour rattraper le leader Uber, ce dernier usant également des promotions, dans une moindre mesure. « Cela illustre l’absence de règles chez les VTC. Il est temps de faire émerger un débat pour réguler ces promotions, qui explosent depuis la rentrée chez Uber et Bolt », estime Simon Dabadie, directeur général de Heetch Europe.

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A partir d’une analyse de données de Foxintelligence, une entreprise qui extrait des données des boîtes mail d’utilisateurs, M. Dabadie établit que 20 % du volume d’affaires de Bolt depuis la rentrée est consacré à ces promotions, qui sont le plus souvent des codes de réduction dont bénéficient les clients, et plus rarement des bonus pour les chauffeurs. In fine, 20 %, c’est un peu moins que la commission que Bolt prélève à chaque course (autour de 22 %). Impossible alors, selon le patron de Heetch, que Bolt ne perde pas d’argent. En l’état, l’entreprise estonienne n’a jamais été rentable, et Uber ne l’est devenu qu’en 2023, après treize années de pertes.

Selon Simon Dabadie, cette subvention massive du marché, due à d’importantes levées de fonds, aurait des conséquences sur la viabilité des autres acteurs, en particulier français, qui ne peuvent suivre les deux groupes mondiaux : « Quand les plateformes vendent à un prix qui ne permet pas la rentabilité côté entreprise et chauffeur, c’est néfaste. » « C’est vrai qu’on ne peut pas combattre les promotions des géants, confirme Dany El Oubari, cofondateur de la jeune application Comin. On préfère miser sur le bouche à oreille pour fidéliser les clients et les chauffeurs. »

« Garantir un service de qualité »

« C’est difficile de se démarquer, et cela tire les prix vers le bas, car les deux grands se répondent en permanence, commente Brahim Ben Ali, secrétaire général du syndicat FO-INV, qui a lancé la coopérative de chauffeurs Maze. J’ai sollicité plusieurs fois l’Autorité de la concurrence, sans retour. »

L’abus des promotions pourrait aussi habituer les usagers à des prix très bas, malgré l’existence de prix minimaux pour une course depuis 2023 (aujourd’hui à 9 euros net pour le chauffeur). « Ça ne sert pas le secteur, car on continue de faire croire au client que la valeur marchande du service est négligeable, que transporter quelqu’un dans un véhicule privé ne coûte rien », juge Fabian Tosolini, délégué national d’Union-Indépendants (CFDT).

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