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Face à une procédure élective qu’elle juge « bloquée », la présidente sortante de l’université Paris-Saclay, fleuron national, préfère se retirer du jeu « pour contribuer à la sortie de crise ». Dans un message adressé à la communauté enseignante et étudiante mercredi 22 mai, Estelle Iacona explique avoir pris « cette décision difficile » avec « comme seule boussole l’avenir de l’université ». Seul reste en lice, pour l’heure, le candidat soutenu par la FSU et la CGT, Yves Bernard.

Née d’un décret publié fin 2019, Paris-Saclay est un grand ensemble installé en Essonne et dans les Yvelines et composé de cinq facultés, trois instituts universitaires de technologie, une école d’ingénieur universitaire, quatre grandes écoles, deux universités membres associées et sept organismes nationaux de recherche partenaires.

L’élection pour la présidence, reportée au 11 juin, s’est muée en feuilleton depuis le constat, au mois de février, d’un désaccord sur la composition de la liste des « personnalités qualifiées extérieures » que le comité de direction souhaitait intégrer au conseil d’administration. Leur rôle est important, puisque leurs voix compteront pour 50 % – soit autant que le poids des élus du monde académique – le 11 juin.

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A l’issue du dernier conseil d’administration, le 30 avril, aucun des deux candidats en lice – Estelle Iacona et Yves Bernard – n’avait obtenu la majorité absolue que requièrent les statuts de cet établissement expérimental qui déroge aux règles de gouvernance des universités traditionnelles. Un nouvel appel à candidatures a donc été publié, les impétrants ayant jusqu’au 29 mai pour se faire connaître.

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Crainte d’un « retour en arrière »

« Depuis plusieurs semaines, les débats se font sur les personnes, et non sur les projets, regrette Estelle Iacona dans son message dont Le Monde a eu copie. Les orientations stratégiques, l’avenir de l’université, de ses étudiants, de ses personnels devraient être au cœur des discussions. Je constate que ce n’est pas le cas et je le déplore profondément. »

Cette « mise en retrait » permettra, espère-t-elle, « de laisser le champ libre à un candidat ou une candidate qui pourra sortir des débats sur les personnes et porter le projet sans en dénaturer l’ambition, en continuité de la volonté des communautés et des fondateurs de l’université Paris-Saclay ».

L’établissement, d’abord dirigé par Sylvie Retailleau avant qu’elle devienne ministre de l’enseignement supérieur en mai 2022, est né d’une « dynamique collective de long terme, allant bien au-delà d’une juxtaposition d’établissements côte à côte qui coopèrent ponctuellement », estime Mme Iacona en référence notamment aux grandes écoles composantes que sont CentraleSupélec, AgroParisTech, l’Ecole normale supérieure et l’Institut d’optique Graduate School. « C’est une université novatrice et unique qui a fait déjà ses preuves en seulement quatre ans », ajoute-t-elle.

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