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Quand on s’appelle TotalEnergies, toute question peut rapidement devenir politique, y compris celle de la cotation boursière. Trois semaines après les déclarations du PDG, Patrick Pouyanné, sur un possible transfert à la Bourse de New York de la cotation principale de l’entreprise, Emmanuel Macron l’a appelé, mercredi 22 mai, dans L’Express à « clarifier son agenda » et à être « cohérent avec ses propres choix ».

« Je pense que Total n’a jamais eu à se plaindre d’être français quand il partait sur ses marchés à l’export », a ajouté le président de la République. Un ton bien différent de celui adopté au début du mois par son ministre de l’économie, Bruno Le Maire, qui déclarait : « Nous avons besoin de Total. » Mais qui souligne que le rôle de la compagnie n’est pas seulement économique et social, il est aussi financier.

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Avec une capitalisation de 160 milliards d’euros, TotalEnergies n’est certes plus le numéro un de la Bourse de Paris, un titre détenu aujourd’hui par le géant du luxe LVMH, valorisé 390 milliards. Mais ses performances financières restent impressionnantes, avec 21,4 milliards de dollars (19,8 milliards d’euros) de bénéfices en 2023, une action dont le cours a doublé en trois ans et demi, plus de 7 milliards d’euros de dividendes à verser cette année, sans oublier 2 milliards de dollars dépensés chaque trimestre pour racheter ses propres actions et récompenser ainsi un peu plus ses actionnaires, en tête desquels ses salariés, propriétaires de 7,4 % du capital.

« Coup de pression »

Entendre un groupe en aussi bonne santé évoquer un départ à Wall Street n’est donc pas une bonne nouvelle pour un gouvernement qui cherche à renforcer l’attrait financier français. « Penser que ça n’emporterait pas des flux de liquidités vers les Etats-Unis serait une erreur », prévient ainsi un dirigeant d’un grand gestionnaire d’actifs européen.

Un changement de base de cotation est pourtant jugé peu crédible par de nombreux analystes et investisseurs, certains voyant davantage dans les propos de M. Pouyanné un « coup de pression » politique ou l’expression de sa lassitude face aux critiques récurrentes visant la stratégie du groupe.

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Car la major française est devenue une cible privilégiée des organisations non gouvernementales et des investisseurs engagés en faveur de la transition énergétique, au point que les banques avec lesquelles elle travaille sont, elles aussi, régulièrement mises en cause. Cette situation explique sans doute la réticence de certaines d’entre elles à s’exprimer publiquement sur leurs relations avec TotalEnergies, et celles qui parlent à en relativiser l’importance.

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