Meilleures Actions
Histoires Web dimanche, avril 28
Bulletin

Lundi 25 mars, lors d’une réunion rassemblant la quasi-totalité de ses cadres parisiens, Les Républicains (LR) se félicitaient d’une cohésion retrouvée malgré les crispations politiques locales qui avaient succédé à la nomination surprise de Rachida Dati au gouvernement. Ce fut même une soirée « exceptionnelle » pour David Alphand, conseiller de Paris, proche de la ministre de la culture : « Des années que je n’avais pas vu un tel niveau de présence des élus. Nous avons affirmé de façon collective que nous nous lancions dans le combat pour l’alternance. » Comprendre : pour reprendre la mairie de Paris à la socialiste Anne Hidalgo, lors des élections municipales de 2026.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Derrière l’ambition de Rachida Dati, la droite parisienne au risque de l’implosion

Trois jours plus tard, cette union de façade a explosé en vol. Dans une interview accordée au Figaro, jeudi 28 mars, le sénateur parisien Francis Szpiner annonce qu’il quitte le groupe « Changer Paris » (LR et apparentés), première force d’opposition à la majorité municipale, pour créer le groupe « Les Républicains et Centristes – Demain Paris ! » Avec qui ? « Nous sommes pour le moment une douzaine de républicains et de centristes implantés dans différents arrondissements de Paris », affirme-t-il.

Francis Szpiner était resté silencieux sur ses intentions lors de la réunion du lundi 25 mars. « Ce soir-là, il aurait pu procéder à une annonce publique, aller au clash », raconte David Alphand, incrédule. Selon lui, une « page avait été tournée. A aucun moment le nom de Rachida Dati n’a été prononcé. Chacun a bien compris qu’il ne fallait pas réouvrir un front inutile. »

« Ligne rouge »

Pour justifier la scission, Francis Szpiner met en avant « un devoir de constance et de clarté vis-à-vis des électeurs ». « En politique, il faut se montrer responsable et avoir un peu de morale. On ne brade pas ses convictions. [Rachida Dati] a décidé de quitter LR pour une aventure personnelle qui nous fragilise collectivement. (…) Elle n’est plus en mesure d’incarner le rassemblement », tranche-t-il. L’élu de la capitale avait qualifié l’entrée de Rachida Dati au gouvernement de « faute politique », alors même qu’elle confirmait rester candidate à la mairie de Paris, en 2026. Au Figaro, M. Szpiner confirme : « Je lui avais dit qu’il y avait une ligne rouge à ne pas franchir et que si elle était franchie, je partirai. Je fais ce que je dis. »

Le sénateur affirme qu’il ne sera pas forcément candidat à la mairie de Paris : « Je ne suis animé que par l’ambition que Paris respire à nouveau », jure-t-il. Il y a quelques jours, alerté par les tentatives de débauchage de Me Szpiner, l’état-major parisien de LR ne prenait pas la menace de sécession au sérieux. « C’est une hypothèse hors-sol, confiait Nelly Garnier, conseillère de Paris, proche de Mme Dati. Au moment où Paris peut basculer, quelqu’un peut-il prendre le risque de se lancer dans une candidature de témoignage ? » Francis Szpiner s’est pourtant senti autorisé à agir, disant avoir « le plein soutien d’Eric Ciotti (président de LR) et d’Hervé Morin (président des centristes) ».

Il vous reste 30.22% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Share.
© 2024 Mahalsa France. Tous droits réservés.