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Histoires Web dimanche, juin 16
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L’Association des professeurs de biologie et géologie et l’Association pour la formation des professeurs de sciences de la vie et de la Terre ont appris la confirmation du passage au niveau licence 3 (bac + 3) des concours de recrutement des professeurs de lycée et de collège, au même titre que le concours de recrutement des professeurs des écoles, et ce, dès la rentrée universitaire 2024-2025.

Nous dénonçons cette décision prise unilatéralement par les ministères de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur et de la recherche, sans concertation avec les acteurs de la formation des enseignants, ni analyse des forces et des faiblesses de la situation actuelle. Certes, nous partageons le constat du gouvernement sur la baisse d’attractivité du métier d’enseignant. Si une réforme nous apparaît nécessaire, doit-elle se faire selon le format proposé ?

La formation initiale des enseignants et personnels d’éducation a subi depuis une dizaine d’années trois réformes successives. Après un recrutement au niveau bac + 4 (depuis 2014), la dernière réforme − elle ne date que de la rentrée 2021 −, en déplaçant les concours à bac + 5 (en fin de seconde année de master), a induit une augmentation de la charge de travail des étudiants qui doivent préparer le concours tout en suivant les cours de master et en réalisant un stage en établissement.

Choix très précoces

En compromettant une entrée sereine dans le métier d’enseignant, cela a eu un effet délétère sur l’attractivité des métiers de l’éducation, notamment une réduction du vivier de candidats susceptibles de passer les concours. La réforme présentée conduit à un concours en fin de licence, essentiellement fondé sur les connaissances disciplinaires. Pour le concours du second degré, des modules complémentaires aux licences existantes doivent être mis en place dès septembre 2024. Actuellement, les contenus des épreuves des concours ne sont pas connus. Comment dès lors mettre en place des modules en si peu de temps sans avoir ces informations ?

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La réforme remet en cause le caractère généraliste des licences disciplinaires actuelles et conduit à des choix très précoces à un niveau où beaucoup d’étudiants n’ont pas encore décidé de leur orientation et souhaitent souvent se laisser plusieurs débouchés possibles. Les délais impartis de la réforme, soit une première session du concours en 2025, nécessitent des changements importants des enseignements de licence dès la rentrée 2024. Il n’est pas possible de les réaliser dans un temps aussi court.

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