C’est une ritournelle à laquelle les lecteurs de Rivarol se sont habitués au fil des ans. L’hebdomadaire antisémite serait une nouvelle fois au bord du dépôt de bilan. Depuis quatre numéros, son directeur de la publication, Jérôme Bourbon, multiplie les appels aux dons dans les colonnes de son journal. « Rivarol en danger ! Nous avons deux mois pour le sauver ! », s’alarme-t-il dans son éditorial du 4 juin, dans lequel il réclame 150 000 euros à ses lecteurs pour poursuivre ses activités.
A première vue, rien de nouveau pour Rivarol, dont l’équilibre économique a toujours été précaire et qui tirerait toujours à 5 000 exemplaires. A ceci près que, depuis mai 2022, le journal ne bénéficie plus de l’agrément de la Commission paritaire des publications et agences de presse. Celui-ci autorisait l’hebdomadaire à bénéficier – comme tous les autres titres de presse agréés – d’un taux de TVA réduit et de tarifs limités pour les envois postaux, lui permettant ainsi d’être présent en kiosque et dans les supermarchés, ces derniers ayant par ailleurs l’obligation de l’exposer. « Les difficultés que nous rencontrons depuis trois ans ont donc été artificiellement créées », déplore, en se victimisant, Jérôme Bourbon, qui dénonce au passage « une presse écrite détenue par des milliardaires, souvent issus du Levant », allant jusqu’à exhumer un ancêtre juif à Vincent Bolloré, qu’il rebaptise « Vincent Bolloré-Goldsmith ».
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