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Plébiscité sans relâche ou presque par les épargnants depuis plusieurs années, le Livret A est face à un « problème de riche » : que faire de tout cet argent ?

La cagnotte se monte à 420 milliards d’euros. Elle frôle même les 650 milliards avec les encours du Livret de développement durable et solidaire (LDDS) et du Livret d’épargne populaire (LEP), selon les chiffres publiés le 20 mars par la Caisse des dépôts et consignations (CDC). A la faveur de la surépargne des années Covid, puis de la hausse des taux de rémunération de ces trois livrets réglementés en 2022 et 2023, le montant des sommes qui y sont placées a crû de plus de 40 % depuis début 2020.

Elles ne dorment pas. Pour chaque euro déposé, une part est conservée par la banque (40 % pour le Livret A et le LDDS, 50 % pour le LEP), qui doit notamment l’utiliser (hors argent du LEP) pour prêter à des PME, financer la transition énergétique et la réduction de l’empreinte climatique, ainsi que l’économie sociale et solidaire. Le reste est « centralisé » à la CDC, dans le fonds d’épargne.

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Celui-ci disposait fin 2023 d’un encours d’épargne réglementée de 370 milliards d’euros, auxquels s’ajoutent 16 milliards de fonds propres. L’argent était utilisé à hauteur de 202 milliards « seulement » sous forme de prêts, surtout pour le logement social et la politique de la ville, le reste était pour l’essentiel placé en obligations et actions.

Réflexions en cours

De quoi contribuer à financer, via des prêts du fonds d’épargne à EDF, la relance du nucléaire voulue par Emmanuel Macron ? Eric Lombard, le directeur général de la Caisse des dépôts, y est clairement favorable, il l’a expliqué à plusieurs reprises. « Nous participons aux réflexions sur les modes de financement (…). Il faudra des prêts à quatre-vingts ans, ce qui pour les fonds d’épargne ne pose pas de souci », a-t-il confirmé le 21 mars lors de la présentation des résultats annuels du groupe, interrogé par Le Monde.

« Nous n’avons aucun souci sur notre capacité à financer de nouvelles activités, les disponibilités du fonds sont très abondantes. » Autrement dit, les nouveaux crédits ne déshabilleraient pas le logement social.

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Il n’empêche, la présidente de l’Union sociale pour l’habitat (qui représente les bailleurs sociaux), Emmanuelle Cosse, invite à la prudence : « Je ne formulerai pas d’inquiétude sur le niveau de la ressource. Mais il faudrait qu’EDF accepte les conditions des prêts du fonds d’épargne, des règles différentes des nôtres ne seraient pas acceptables. Or, il se dit qu’elle souhaiterait des taux moindres et fixes. »

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