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Plus de 50 °C au Maroc, 53,3 °C dans la Vallée de la Mort aux Etats-Unis, trente et un jours consécutifs à plus de 43 °C en Arizona, des incendies dantesques au Canada ou en Grèce… En 2023, la période estivale avait été marquée par une funeste litanie de records et de catastrophes climatiques. Si les températures moyennes mondiales de juin, juillet et août avaient été classées dès septembre comme les plus élevées depuis le début des relevés à la fin du XIXe siècle, une étude publiée mardi 14 mai dans la revue Nature va plus loin : l’été 2023 s’avère le plus chaud jamais enregistré depuis deux mille ans dans l’hémisphère Nord en dehors des tropiques. Il dépasse la température moyenne estivale de cette période de plus de 2 °C et même ses étés les plus chauds de plus d’un degré.

« Je ne m’attendais pas à un dépassement si exceptionnel. Une marche a été franchie », indique Jan Esper, l’auteur principal de l’étude et géographe à l’université Johannes-Gutenberg de Mayence, en Allemagne. En cause : le dérèglement climatique entraîné par les émissions de gaz à effet de serre humaines (principalement liées à la combustion du charbon, pétrole et gaz) auquel s’est surajouté le phénomène naturel El Niño, un réchauffement de l’océan Pacifique équatorial qui se traduit le plus souvent par une hausse du thermomètre mondial. Ces résultats, qui « démontrent clairement la nature inégalée de la chaleur actuelle à de larges échelles », renforcent « les appels à une action immédiate » pour atteindre la neutralité carbone, écrivent les scientifiques.

« Cette étude solide et originale confirme le caractère inédit du réchauffement récent, avec un résultat très clair pour l’été dernier à ces latitudes », réagit la climatologue Valérie Masson-Delmotte, qui n’a pas participé à l’étude. Le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) avait déjà montré que le rythme du réchauffement planétaire des cinquante dernières années était inédit depuis plus de deux mille ans. Mais l’exercice n’avait jamais été réalisé pour un été record en particulier.

Accélération du réchauffement

Pour parvenir à ces résultats, les auteurs ont procédé en deux étapes. En utilisant les mesures de température (à la surface de la Terre) issues de plusieurs milliers de stations météorologiques dans l’hémisphère Nord, agrégées par l’institut Berkeley Earth, ils ont d’abord montré que les mois de juin, juillet et août 2023 excédaient de 2,07 °C la moyenne des autres étés de 1850 à 1900, que l’on considère communément comme l’ère préindustrielle.

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