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Avec l’excès d’eau de pluie, le moral part à vau-l’eau. Ce pourrait être le dicton des céréaliers français, confrontés cette année, à une météo trop arrosée. Ils retiennent leur souffle alors que le coup d’envoi des moissons vient d’être donné. Même s’il est encore trop tôt pour connaître le verdict définitif, les prévisions sont plutôt moroses. Ainsi, Arvalis et Intercéréales anticipent une baisse de rendement du blé tendre de 13 % comparé à 2023 à 64 quintaux par hectare, selon des données publiées vendredi 5 juillet.

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Par rapport à la moyenne décennale, le repli est de 11 %. Toutefois, point positif, la teneur en protéines du grain serait stable à 11,5 %. Ce critère est suivi de près car il conditionne la qualité boulangère du blé tendre et son accès aux marchés d’exportation. « Cette récolte 2024 couplée aux stocks de fin de campagne permettront à la filière céréalière française d’assurer la souveraineté alimentaire à la fois de notre pays et de nombreux pays dans le monde », assure Jean-François Loiseau, président d’Intercéréales.

Le ministère de l’agriculture, s’était penché pour sa part, mi-juin, sur l’orge d’hiver et tablait à ce stade sur une baisse de production de 11 % sur un an à 8,6 millions de tonnes. Les moissonneuses-batteuses sont entrées en action dans les champs d’orge d’hiver la dernière semaine de juin. Au moment même, où le soleil faisait enfin son apparition.

« Un cocktail perdant »

« Il y a deux mois, nous pensions être très en avance et finalement la moisson débute à des dates normales », constate Benoît Piétrement, président du conseil spécialisé dans les grandes cultures de FranceAgriMer et céréalier dans la Marne. Même recalage de calendrier pour les blés meuniers, dont la collecte devrait débuter entre le 10 et le 15 juillet.

« La météo a vraiment été pourrie, avec un cocktail perdant de manque de luminosité, d’excès d’eau et de pression des maladies », s’alarme Arthur Portier, analyste du cabinet Argus Media France (ex-Agritel) et céréalier entre la Seine-et-Marne et l’Oise qui se prête, lui aussi, à l’exercice du pronostic : « Nous nous attendons à une baisse de rendement des orges d’hiver de près de 15 % par rapport à 2023. Soit 6 tonnes à l’hectare contre 7 tonnes un an plus tôt. » Quant à la production de blé, il avait dès le mois de mai estimé qu’elle serait en deçà de la barre des 30 millions de tonnes contre 34,6 millions de tonnes en 2023.

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« 2024 ne sera pas l’année du siècle », renchérit M. Piétrement qui met en exergue « une très forte hétérogénéité, avec des zones où les rendements seront très bons et d’autres où ils seront catastrophiques », avant de conclure « globalement, je dirai que l’on aura une mauvaise année, mais que l’on n’est pas à l’abri de bonnes surprises ».

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