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Histoires Web samedi, avril 27
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Quatre mois de commission d’enquête sur l’attribution des fréquences de la TNT, quarante-quatre auditions, des questions idéologiquement orientées ou imprécises, des polémiques… et dix minutes qui resteront comme les plus ironiques de toute la séquence. Il approchait 17 heures, jeudi 28 mars, quand, au terme de deux heures d’échanges avec cinq anciens ministres de la culture, la députée Constance Le Grip (Renaissance, Hauts-de-Seine) a souhaité connaître l’avis de Rima Abdul Malak (2022-2024) sur l’hypothèse d’une gouvernance commune aux entreprises de l’audiovisuel public. Annoncé depuis 2017, tombé dans les limbes de la crise liée au Covid-19, le projet d’union des forces de Radio France et France Télévisions a, en effet, refait surface avec Rachida Dati.

« J’en étais arrivée à la conclusion que cette holding préalable à une fusion (ou pas) n’était pas indispensable, a expliqué Rima Abdul Malak, répétant une conviction dont elle n’a jamais dévié. Que des rapprochements étaient possibles par le bas (…), en fixant des objectifs assez précis dans les contrats d’objectifs et de moyens [les feuilles de route des entreprises de l’audiovisuel public] et à une enveloppe conditionnée. » Pas exactement la réponse espérée par le président de la commission, Quentin Bataillon (Renaissance, Loire), qui, dimanche 24 mars, cosignait avec le sénateur Laurent Lafon (UDI, Val-de-Marne), dans La Tribune Dimanche, un texte pour appeler à la création d’une « structure commune, qui pourrait s’appeler France Médias ».

Roselyne Bachelot (2020-2022) allait-elle lui offrir le soutien qu’il attendait ? « Le coup des économies de gestion suscitées par les holdings, il y a longtemps qu’on ne va plus me la faire, cette affaire-là !, s’est esclaffée, un plumeau bleu au revers de la veste, Roselyne Bachelot (…) On va acheter un super immeuble, qu’on va peupler avec un président qui aura une voiture de fonction (…). Et on mettra tout ça à feu et à sang ! »

« Un placebo »

Renaud Donnedieu de Vabres, ministre de la culture entre 2004 et 2007, a poursuivi : « La guerre est en Europe, un proviseur est obligé de quitter ses fonctions, nous sommes dans une période de gravité essentielle. (…) Revenons-en à l’essentiel et à l’urgence, elle est le feu dans les cœurs et les esprits, elle n’est pas dans les débats de structure. »

Le coup de grâce est venu de Jacques Toubon, 82 ans (1993-1995) : « Mes collègues ont dit exactement ce qu’il fallait dire. (…) Ou alors cela veut dire (…) qu’on préfère apporter sur toutes ces questions quelquefois difficiles et douloureuses un placebo qui s’appellerait la fusion. »

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