L’artiste allemand Günther Uecker est mort, mardi 10 juin, à Düsseldorf (Allemagne), à l’âge de 95 ans. Trop souvent confondu avec l’un de ses procédés créatifs, l’emploi de grandes quantités de clous, il fut l’un des agitateurs des avant-gardes européennes des années 1960, puis, plus tard, une référence en raison de ses positions éthiques.
Il naît le 13 mars 1930 dans une famille paysanne, à Wendorf, dans le land de Mecklembourg-Poméranie-Occidentale, près de la côte baltique. En 1945, au moment de l’effondrement du IIIe Reich, selon un récit qu’il fit fréquemment, il cloue les portes et les fenêtres de la maison pour empêcher les soldats de l’Armée rouge d’y entrer et protéger du viol sa mère et ses sœurs, en l’absence de son père. Peu après, il est réquisitionné pour enterrer les cadavres de déportés après la destruction du paquebot Cap Arcona qui les transportait. C’est dire que, comme son contemporain Gerhard Richter, né en 1932 et un de ses plus proches amis, Uecker, en dépit de sa jeunesse, fait l’expérience de la guerre.
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