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L’amertume l’a, un temps, tourmenté. Mais, ce mercredi 27 mars, lorsqu’il franchit les grilles de la rue de Varenne pour assister au séminaire gouvernemental organisé par le premier ministre, Gabriel Attal, le locataire de la Place Beauvau, Gérald Darmanin, ne laisse plus transparaître son dépit. Dans une vie rêvée, imaginée à l’été 2023, c’est lui, élu de province, fils de femme de ménage, qui aurait tenu les manettes du gouvernement. Un peu plus de six mois après avoir été pressenti pour diriger l’exécutif, Gérald Darmanin, 41 ans, a, assure son entourage, fait son deuil de Matignon.

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Depuis la salle du conseil, l’ancien sarkozyste mène un nouveau combat : se sculpter une stature politique aux accents de « gaullisme social ». Une ligne qui, dit-il, l’inspire. Devant Bruno Le Maire, le ministre de l’économie, qui cherche des pistes d’économies pour contenir le dérapage des finances publiques, le ministre de l’intérieur interroge : ne pourrait-on s’attaquer aux aides aux entreprises ? Et lorsqu’on parle de réduire les indemnités chômage, il appelle à garder un œil sur le sort des mères célibataires qui sont légion dans son fief du Nord.

Le quadragénaire qui réclamait à son camp en 2022 « plus de bistrots et moins de visios » arpente le pays, tisse ses réseaux, soigne les élus, laissant entendre que la politique est, aussi, une bataille de rues. A Roubaix (Nord), lundi 25 mars, tel un chef des armées, il déplie sous l’œil des caméras un plan de l’agglomération de Lille sur le capot d’une voiture, identifiant les caïds de la drogue à interpeller dans le cadre des opérations « Place nette XXL ».

« Je vais être plus dans le recul »

« On lutte pour la tranquillité des Français », explique-t-il au « 20 heures » de France 2 le soir même. Du « baratin », fustige le président du parti Les Républicains (LR), Eric Ciotti, estimant que le ministre de l’intérieur s’attaque à « l’écume des choses » en ne ciblant pas les flux internationaux de la drogue. La veille, le pays a basculé en état d’alerte « urgence attentat » après l’attaque terroriste près de Moscou, le 22 mars, revendiquée par l’organisation Etat islamique. Mais Gérald Darmanin rassure, évoquant la litanie des attentats déjoués, « un tous les deux mois ». La situation est sous contrôle, dit-il, « on n’a jamais été autant armé contre le terrorisme ».

A quatre mois des Jeux olympiques de Paris (JOP), où les projecteurs seront braqués sur lui, Gérald Darmanin navigue « dans son couloir », selon les mots de son entourage, conscient qu’une erreur de carre pourrait être fatale à son destin politique. Fini, le « commentaire », assurent ses équipes. Hier à l’affût des médias, Gérald Darmanin n’a fait « que » trois « 20 heures » depuis sa renomination en janvier. « Il mène une réflexion en chambre », décrit-on Place Beauvau.

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