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Le mercure oscille entre 45 °C et 47 °C, les parcs si prisés des habitants de New Delhi sont déserts, il n’y a plus que les chiens de rue qui creusent des trous dans la terre pour trouver de la fraîcheur. Dans les rues à moitié vides, les passants marchent la tête et le visage couverts de foulard ou à l’ombre d’un parapluie. Le goudron fond aux heures les plus chaudes. La capitale indienne et le nord du pays sont écrasés par une vague de chaleur éreintante et inhumaine.

Le thermomètre a franchi, lundi 20 mai, la barre des 47 °C, avec un record de 47,8 °C à Najafgarh dans la banlieue de New Dehli, la température la plus haute enregistrée dans le pays. Le service météorologique indien a émis une alerte rouge pour la mégapole et pour certaines parties du Rajasthan, du Punjab, de l’Haryana et de l’ouest de l’Uttar Pradesh. Les autorités ont ordonné la fermeture anticipée des écoles pour les vacances d’été, mais les chantiers de construction continuent de tourner.

L’atmosphère fait l’effet d’une gigantesque soufflerie d’air chaud, sec et poussiéreux. La chaleur ne laisse quasiment pas de répit : la nuit, le thermomètre ne tombe pas en dessous de 32 °C et les réservoirs placés sur le toit des immeubles délivrent une eau brûlante.

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Ce sont évidemment les pauvres qui pâtissent le plus de cette nouvelle canicule, ceux logés dans des habitats précaires ou bon marché, sans possibilité de se rafraîchir. « Je n’ai pas assez d’argent pour me payer une climatisation, j’ai juste un ventilateur, il fait 40 °C chez moi et je n’arrive plus à dormir. Je suis épuisée », explique une mère de famille qui habite dans un quartier dense de New Delhi et qui doit emprunter des bus transformés en étuve pour se rendre à son travail.

Tous ceux qui vivent de petits boulots de rue, les vendeurs ambulants, les ramasseurs d’ordures, les repasseurs, les couturiers, les barbiers, les chauffeurs de rickshaws, les livreurs continuent leur labeur malgré la chaleur. « J’arrive à 8 heures et je travaille jusqu’à 19 heures. Je n’ai pas le choix, j’ai quatre enfants à nourrir », explique une vendeuse de plantes, âgée de 40 ans, qui a installé sa charrette à l’entrée d’un quartier huppé. Elle se loge avec son mari et ses enfants dans un bidonville fait de tentes et de tôles depuis leur départ de l’Uttar Pradesh.

Cet épisode de chaleur extrême risque de devenir la norme

Sur le trottoir de Lodhi Colony, dans le sud de la ville, Uday Chand, un migrant du Bihar, a tendu une toile entre deux arbres pour protéger du soleil les légumes qu’il vend. « Je travaille de 6 heures du matin à 22 heures. Les gens ne viennent plus dans la journée, il fait trop chaud. C’est dur, on perd une grande partie des produits qui pourrissent », explique-t-il ; il parvient à gagner de 400 à 500 roupies par jour (de 4,5 à 5,50 euros).

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