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Des dizaines de militants de diverses nationalités venus en Egypte pour participer à une marche internationale vers Gaza ont été interpellés par les autorités égyptiennes, certains ayant ensuite été expulsés et d’autres relâchés, ont fait savoir, mercredi 11 juin, des représentants du collectif Global March to Gaza. Malgré cela, « la marche internationale continue » et « des milliers de participants sont déjà arrivés en Egypte, prêts à partir à Arish [vendredi] et à continuer à pied vers Rafah », a assuré le collectif dans un communiqué publié jeudi. « Nous espérons pouvoir travailler avec les autorités égyptiennes (…). Nos priorités sont les mêmes : demander la fin du génocide palestinien », poursuit le communiqué.

Mercredi, Israël a pressé les autorités égyptiennes d’interdire tout « acte de provocation » propalestinienne sur leur territoire et toute « tentative d’entrée à Gaza ». Tout en réaffirmant l’importance des pressions sur Israël pour lever le blocus du territoire palestinien, les autorités égyptiennes ont fait savoir mercredi que toute forme d’action propalestinienne organisée par des « délégations étrangères » exigeait une « autorisation préalable ».

Parallèlement à la Global March to Gaza, qui tablait sur 4 000 participants d’une cinquantaine de pays, un grand convoi de bus et de voitures, la caravane Soumoud, réunissant plus d’un millier de personnes selon ses organisateurs, traverse actuellement la Libye sous les vivats de la population locale, après être partie de Tunis pour rallier la bande de Gaza. L’exécutif de l’Est libyen a dit son « soutien entier » à cette caravane « courageuse », tout en rappelant aux participants qu’ils devaient respecter les règles édictées par l’Egypte pour se rendre dans la région frontalière de Gaza.

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Plus de 200 militants venus de différents pays pour la Global March – dont des Américains, des Australiens, des Autrichiens, des Néerlandais, des Espagnols, des Français, des Marocains, des Tunisiens et des Sud-Africains – ont été interpellés ces derniers jours à leur hôtel ou retenus à leur arrivée à l’aéroport du Caire, selon Seif Abu Kishk, un porte-parole du collectif.

« Déportation illégale »

« Honte à vous ! Honte à vous ! Vous avez vendu Gaza pour des dollars », ont chanté des militants algériens expulsés, sur le tarmac de l’aéroport du Caire, dans une vidéo postée sur le compte Instagram de la délégation algérienne de la Global March. La délégation des Pays-Bas a condamné sur Instagram « la déportation illégale et le traitement inhumain des militants néerlandais pacifiques (…) venus participer à une mission humanitaire ».

Un avocat mobilisé pour le collectif a transmis à l’Agence France-Presse (AFP) une vidéo montrant des militants expulsés, chantant en français à bord d’un avion retour : « Le monde est solidaire avec toi… Gaza, Gaza. » Enfin, « des dizaines de citoyens grecs » ont été interceptés à l’aéroport « bien qu’ils aient présenté toutes les pièces justificatives requises, respecté la loi et suivi les procédures », a pour sa part affirmé la délégation grecque dans un communiqué. Ils ont été « détenus à l’aéroport pendant dix heures » puis relâchés « grâce aux pressions politiques et juridiques ».

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Le collectif Global March to Gaza a assuré mercredi, au cours d’une conférence de presse, avoir envoyé « il y a plusieurs semaines » une demande d’autorisation officielle au Caire et dans les ambassades des différents pays impliqués, mais demeure « sans réponse officielle » jusqu’à présent. « On attend une prise de position de l’Etat français et de l’Etat égyptien, mais personne ne répond clairement », a déclaré à l’AFP Catherine Le Scolan-Quéré, porte-parole de la délégation française.

La Global March prévoit de traverser en bus le Sinaï, une région désertique sous haute surveillance et aux routes ponctuées de barrages militaires, pour rallier la ville d’Arish, à plus de 350 kilomètres à l’est du Caire, puis de marcher sur les 50 derniers kilomètres jusqu’à la partie égyptienne de Rafah. Après vingt mois de guerre dans la bande de Gaza, déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas sur le sol israélien, Tel-Aviv fait face à une pression internationale croissante pour autoriser davantage d’aide dans ce territoire palestinien afin de pallier les pénuries généralisées de nourriture et de produits de première nécessité.

Le Monde avec AFP

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