Meilleures Actions
Histoires Web dimanche, avril 28
Bulletin

Il y a plus de dix ans déjà, la commune de Lacanau (Gironde) évaluait le coût – exorbitant – de la relocalisation des biens immobiliers menacés par l’érosion du littoral. Particulièrement exposée, cette cité balnéaire du Médoc accueillait, le 27 mars, experts et élus locaux autour de la question toujours plus aiguë des effets du changement climatique sur le trait de côte.

Selon le président de région, Alain Rousset (Parti socialiste), « si on ne fait rien, les conséquences du recul à horizon 2050 coûteront de 8 à 17 milliards d’euros » pour la seule région Nouvelle-Aquitaine. Et de préciser : « On est d’accord sur le fait qu’on ne va pas faire un mur de l’Atlantique pour arrêter l’océan. Mais nous allons nous adapter et faire du judo avec les vagues. » A savoir préserver les lieux très habités, tout en laissant « l’océan s’avancer dans les terres lorsque c’est possible », grâce à des lieux d’étalement.

Au total, d’ici à 2050, dans la région, près de 7 000 logements pourraient être menacés, 725 entreprises, une centaine de routes ou d’axes de déplacement et 120 structures publiques. Mais si la question de l’adaptation et de la protection du littoral face au changement climatique n’est plus à démontrer pour les acteurs locaux réunis, l’épineuse question du financement demeure.

Versant adaptation

« Le rythme actuel de l’érosion n’est pas toujours compatible avec la durée de traitement des dossiers. Nous sommes face à un mur d’investissements auquel les communes ne pourront répondre seules », prévient Xavier Pintat, président de la communauté de communes Médoc Atlantique et maire de Soulac, où se situait l’immeuble Signal, symbole de l’érosion du front de mer. Pour les élus du littoral, un financement consacré à l’érosion est nécessaire. Car le fonds Barnier, qui indemnise actuellement les victimes de catastrophes naturelles, dont la submersion, ne prend pas en compte les risques de l’érosion.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés L’immeuble Signal, en Gironde, connaît ses dernières heures

Sur le versant adaptation, des travaux viennent de commencer sur le front de mer de Lacanau, devant la résidence Océanide et ses nombreux volets fermés en cette saison. L’objectif, ici, est de renaturer un espace de 2 hectares en commençant par désimperméabiliser les sols, pour permettre à l’eau de s’infiltrer. « Nous viendrons ensuite mettre en place un système dunaire avec du sable, des espaces naturels et des plantations qui résistent aux embruns, pour végétaliser l’espace », explique Christian Bel, chef d’agence de l’entreprise Colas, mandatée par la municipalité. Devant lui, de grands blocs de béton sont démantelés, où se tenaient autrefois des piscines d’eau de mer, créées pour cette résidence achevée à la fin des années 1970. Les équipements avaient été abandonnés moins d’un an après leur inauguration.

Il vous reste 43.52% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Share.
© 2024 Mahalsa France. Tous droits réservés.