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L’AVIS DU « MONDE » – POURQUOI PAS

Période chargée pour les clowns : après Joker : folie à deux, Terrifier 3, voilà que sort Sur un fil, premier long-métrage de Reda Kateb, acteur précieux, somptueusement « à gueule » comme l’était Gabin. Depuis sa découverte par Jacques Audiard dans Un prophète (2009), l’acteur tient le haut du pavé, alternant entre marge et centre du cinéma français – on l’a vu notamment dans Hors normes (2019), du duo Nakache-Toledano.

C’est d’ailleurs à eux, les rois de la fiction réparatrice, qu’on pense devant Sur un fil qui adapte un livre, Le Rire médecin. Journal du docteur Girafe (Albin Michel, 2001, coécrit avec Bernie Warren), de Caroline Simonds, fondatrice en 1991 de l’association Le Rire médecin, qui emploie des clowns hospitaliers.

Talentueuse acrobate, Jo (Aloïse Sauvage) se blesse au cours d’une représentation. La jambe dans le plâtre, la voilà partie pour six mois de rééducation, ce qui l’oblige à vite se reconvertir : son collègue Gilles (Philippe Rebbot) lui souffle alors le nom de l’association Nez pour rire. Jo se forme, se bricole un costume et un personnage : elle sera Zouzou, un clown libellule qui rejoint un duo formé par Poireau et Roger Chips – campés par Philippe Rebbot et Jean-Philippe Buzaud, un vrai clown de formation. Les spectacles du trio sont l’intérêt principal du film.

Lire le portrait (en 2018) : Article réservé à nos abonnés Aloïse Sauvage, tourbillon des Trans Musicales

Sur un fil est entièrement rivé à son actrice, Aloïse Sauvage, circassienne et chanteuse, musicienne déjà remarquée dans 120 battements par minute (2017), de Robin Campillo, et qui trouve là un premier rôle taillé pour elle – elle y est parfaitement juste. C’est à travers son regard d’abord inexpérimenté que le film s’immerge dans la réalité des clowns d’hôpital : il faut rivaliser d’inventivité, savoir s’adapter à l’humeur de chaque enfant et de leurs parents, savoir doser l’humour et retirer son nez quand il le faut. Jo connaît des bons et des mauvais jours, jusqu’à la faute qui oblige sa très exigeante patronne (Elsa Wolliaston) à la renvoyer.

Terreau documentaire

Poliment, le récit suit une recette. On y retrouve là les grandes tendances du cinéma français populaire, fédérateur et réparateur, telles que le duo Nakache-Toledano en a dessiné les grandes lignes (ils auraient d’ailleurs relu le scénario) : fiction qui pousse sur un terreau documentaire, joyeux mélange d’acteurs professionnels et amateurs, feel-good movie mais qui se veut conscient.

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