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La peine de mort est en recrudescence aux Etats-Unis. Le 1er novembre, une nouvelle exécution est prévue, la 21e depuis le début de l’année. Sauf sursis de dernière minute, Richard Moore doit être exécuté en Caroline du Sud. Le 17 octobre, l’Alabama avait exécuté Derrick Dearman, responsable du meurtre de cinq personnes en 2016. Le condamné avait abandonné son appel et demandé à être mis à mort.

Cinq autres détenus ont été exécutés en l’espace d’une semaine entre le 20 et le 26 septembre. Sept exécutions sont prévues d’ici à la fin de l’année, dans sept Etats, tous républicains. Depuis que la peine capitale a été rétablie en 1976, 1 602 personnes ont été mises à mort aux Etats-Unis. Depuis 2000, le nombre d’exécutions avait fortement chuté (il était tombé de 98 en 1999 à 11 en 2021). Il est de nouveau en augmentation : 24 en 2003 ; déjà 20 cette année.

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Selon les experts, plusieurs facteurs expliquent ce retour de la peine de mort. La composition de la Cour suprême, à majorité désormais conservatrice, ne favorise pas les décisions de sursis, qui bloquent les exécutions à la dernière minute. Le climat politique est également en cause. A un moment de raidissement national sur les questions de sécurité, les gouverneurs républicains et les procureurs généraux sont moins enclins à commuer la peine des condamnés ou à prendre en compte les disparités raciales. En Caroline du Sud, les défenseurs de Richard Moore ont fait valoir qu’il a été condamné par un jury entièrement blanc et que le crime qu’il a commis, le meurtre d’un employé de magasin, n’aurait pas valu une condamnation à mort s’il n’avait pas été noir.

Les méthodes évoluent

Exception notable : le cas de Robert Roberson, 57 ans, condamné à mort en 2003 pour le meurtre de sa fille de 2 ans. Son exécution a été suspendue le 17 octobre par la Cour suprême du Texas, après qu’un groupe d’élus a demandé à entendre son témoignage. Un cas très médiatisé, compte tenu du fait qu’il serait la première personne exécutée en vertu du syndrome – controversé – du bébé secoué, et qu’il clame son innocence depuis plus de vingt ans. Le cas a entraîné un débat sur le fait de savoir dans quelle mesure les tribunaux sont en mesure de suivre l’évolution de la science.

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Autre raison à la recrudescence des exécutions : l’évolution des méthodes. Les laboratoires pharmaceutiques, principalement européens, avaient cessé il y a dix ans d’autoriser l’utilisation de leurs médicaments dans le cocktail de sédatifs utilisés pour les injections létales. Les Etats qui appliquent encore la peine de mort (une dizaine sur 50) ont trouvé de nouvelles combinaisons de substances létales. Certains envisagent désormais le fentanyl et la kétamine. En juillet 2022, l’Alabama avait exécuté un condamné par inhalation d’azote, une première mondiale dénoncée par l’ONU.

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