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Baisser la consommation de viande (hors volaille) de 12 % d’ici à 2030, atteindre 12 % de bio en valeur sur l’ensemble des circuits de consommation, réduire l’exposition des enfants à certaines publicités alimentaires, fixer des seuils maximaux en sucres, sels et gras, exiger une transparence sur les achats et les marges pour les aliments durables dans la grande distribution…

Plusieurs des grandes orientations projetées dans une version intermédiaire de la stratégie nationale pour l’alimentation, la nutrition et le climat (Snanc) datée d’avril, et dévoilée le 22 novembre par le média en ligne Contexte, si elles étaient adoptées, auraient un impact concret dans le quotidien des Français. Or, dans un contexte de crise agricole et d’instabilité gouvernementale, la publication officielle de cette feuille de route, fermement attendue par des parlementaires, des associations et des acteurs de la chaîne alimentaire, se fait attendre.

Elle aurait dû intervenir en juillet 2023. Mais seize mois après l’échéance, elle n’est toujours pas finalisée. La Snanc est la dernière des grandes stratégies de planification écologique en attente de publication, après la mise en consultation cet automne de la stratégie nationale bas carbone, de la programmation pluriannuelle de l’énergie et du plan national d’adaptation au changement climatique.

Des sujets cruciaux

La Snanc est une nouvelle feuille de route, dont la demande remonte à la convention citoyenne pour le climat, et qui avait été inscrite dans la loi Climat et résilience de 2021. De façon inédite, les ministères de l’agriculture, de la transition écologique et de la santé devaient travailler à une approche commune des enjeux alimentaires. Des sujets cruciaux tant pour atteindre la neutralité carbone, l’alimentation étant le deuxième poste d’émissions de gaz à effet de serre en France, que pour la santé, puisque les pathologies liées à l’alimentation (diabète, obésité, maladies cardio-vasculaires, cancers…) sont une cause majeure de décès en France.

Tous les arbitrages ne sont cependant pas rendus. L’interdiction de certaines publicités alimentaires pour les enfants, l’une des recommandations les plus marquantes, fait l’objet d’une franche opposition du ministère de la culture, qui craint une perte de recettes pour l’audiovisuel public. Mais l’éventuel manque à gagner n’a jusqu’à présent jamais été évalué, et fait actuellement l’objet d’une étude d’impact des services de Bercy. « Certains doutes pourront peut-être être écartés par les administrations. Ce serait une vraie avancée d’arriver à réguler le marketing à destination des enfants », souligne Charlie Brocard, chercheur spécialisé dans l’alimentation à l’Institut du développement durable et des relations internationales.

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