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Histoires Web mercredi, octobre 2
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Disparue il y a treize ans, et récemment redécouverte, l’artiste britannique devenue mexicaine Leonora Carrington (1917-2011), à la fois peintre et écrivaine, fut une figure du mouvement surréaliste. Avec, en commun à ses tableaux, textes, contes ou pièces de théâtre, des hybridations entre l’homme, l’animal et la nature. Ses créatures oniriques viennent paver la voie de l’exposition « Arcanes rituels et chimères » au FRAC Corsica, à Corte (Haute-Corse), et chercher des échos dans la jeune création contemporaine. Une façon de commémorer le centenaire du Manifeste du surréalisme au présent.

Lire la critique du documentaire « Leonora Carrington. Pionnière du surréalisme », sur Arte.tv : Itinéraire d’une femme dont l’art fut le seul pays

« Le surréalisme s’appuyait sur le rêve, donc la dissolution des contraires, des figures réversibles et ambivalentes. Il y a toute une génération qui se reconnaît dans la volonté d’aller à l’encontre d’une pensée strictement rationnelle, de chercher des formes autres de compréhension du monde, où la cosmologie, la mythologie et les métamorphoses jouent un rôle important », souligne Fabien Danesi, le directeur de l’institution corse, et commissaire d’une exposition qui réunit une vingtaine d’artistes principalement issus de la scène émergente autour d’une artiste qui, devenue presque centenaire, fut leur contemporaine, et non pas seulement une figure du passé.

D’autant que les œuvres de Leonora Carrington présentées ici ne sont pas des œuvres anciennes, mais les dernières qu’elle a réalisées, avec un maître orfèvre, quand elle ne pouvait plus peindre, à partir de figures fantastiques présentes dans ses tableaux. Ce sont des petites sculptures bijoux en alliage d’argent et pierres précieuses. Des figures « qu’elle a conçues comme des talismans », souligne le commissaire.

Sanctuaire de l’imaginaire

Les pratiques des artistes conviés dans ce sanctuaire de l’imaginaire visent à réenchanter un monde pris dans un idéal moderne de contrôle, avec des œuvres ouvrant vers des réalités alternatives, des lignes de fuite poétiques et volontiers ésotériques. Partout, les formes échappent aux certitudes, et la traversée se déroule comme une suite de dialogues formels. Avec de savoureuses découvertes à la clé.

Cecilia Granara reprend dans une peinture murale la figure ésotérique du Pendu, personnage tête en bas qu’elle féminise au passage, qui invite à la contemplation du monde sous un angle nouveau – il avait été une des figures du tarot de Leonora Carrington dans les années 1950. Un personnage bipède à tête de poisson de Kévin Bray lui fait face : une sculpture hybride créée avec une imprimante 3D, à partir d’un conte du folklore russe par Pouchkine sur les excès humains, et dont la peau numérique animée épouse toute la gestuelle, activée par l’image.

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