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Histoires Web samedi, juin 14
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Pour votre première question : L’enjeu premier de l’épreuve, qu’il s’agisse de la dissertation ou du commentaire, et d’ailleurs de l’écrit ou de l’oral du bac de français, n’est absolument pas la récitation. En tant que correcteurs, il nous est toujours un peu pénible de trouver, au sein de notre lot de copies, des introductions tout à fait identiques, pré-écrites et reproduites.

Mais en même temps, on ne peut en vouloir aux élèves qui le font, soit pour gagner du temps (même s’ils ont quand même quatreheures, elles passent souvent vite), soit pour se rassurer, car ils se disent ainsi qu’ils seront valorisés au moins à ces endroits-là de la copie. Je comprends donc qu’ils le fassent et ne les pénalise pas dans la copie, à condition que ce soit des moments ponctuels et qu’ils soient toujours rattachés au sujet, et organisés selon une progression logique. Ainsi, ils peuvent reprendre une amorce d’introduction faite en classe, à condition de mettre d’emblée en lumière le lien avec le sujet qu’ils vont ensuite discuter. Cette année, nous avons par exemple rédigé plusieurs introductions possibles sur les auteurs (Balzac, Musset…), en fonction de l’orientation ou des enjeux des sujets que l’on a travaillés en classe. En revanche, une reproduction de plan fait en classe sans lien explicite avec le sujet, et sans effort de pensée sur le sujet unique donné le jour J, sera sanctionnée, car ce n’est pas l’esprit de l’épreuve.

Pour votre seconde question, sur les citations : je dirais que la mention de citations de l’oeuvre dans la copie n’est pas une « obligation » rigoureuse inscrite dans les textes, même si elle sera valorisée. En effet, ce qu’on attend, c’est une réelle connaissance de l’oeuvre sur laquelle porte la dissertation (de sa structure, de moments précis, sur lesquels le candidat propose une interprétation…). Un élève peut très bien connaître le roman La Peau de chagrin de Balzac sans avoir retenu de citation précise ! Il lui suffit dans ce cas d’évoquer des passages précis, bien trouvés, analysés et organisés au sein de l’argumentation. En revanche, une copie qui accumule les citations « écran » et reste dans la juxtaposition de propos, sans proposer d’analyse véritable du sujet, ni de progression logique, et qui reste en superficialité dans son évocation de l’oeuvre, ne donnera pas lieu à une dissertation réussie.

Parfois, attention, il peut aussi s’agir simplement de mots importants de l’oeuvre, par exemple dans La Peau de chagrin, le « pouvoir » et le « vouloir ». On est déjà dans la citation, et elle est facile à retenir pour les élèves, tout à fait intéressante à exploiter dans le cadre d’une dissertation sur cette oeuvre.

En revanche, pour un sujet de dissertation sur Rimbaud, il est tout de même dommage de ne proposer aucune citation, d’autant que les vers de ce poète, certains extraits de ses lettres, sont très célèbres. Mais là encore, on n’est pas dans « l’obligation » : la citation sera un véritable atout dans la copie.

Charlotte Laugraud

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