L’homme d’affaires franco-libanais Ziad Takieddine est mort mardi 23 septembre, à Beyrouth, à l’âge de 75 ans, des suites d’une longue maladie. Il a rendu son dernier soupir quarante-huit heures seulement avant que le tribunal correctionnel de Paris rende son jugement dans l’affaire des liens entre Nicolas Sarkozy et la Libye de Mouammar Kadhafi, dossier dont il en était un des protagonistes.
Principal accusateur de l’ancien chef d’Etat français – au gré de multiples retournements dont il était coutumier –, Ziad Takieddine campe dans tous les recoins, et surtout les zones d’ombre, de ce dossier tentaculaire qui s’est conclu par un procès, à l’issue duquel, le 27 mars, sept ans de prison ont été requis, par le Parquet national financier, contre Nicolas Sarkozy. L’imprévisible homme d’affaires, surnommé « Tak », s’est éteint dans son pays natal, où, narguant la justice française – le Liban n’extrade pas ses ressortissants –, il s’était réfugié ces cinq dernières années.
Avec lui, ce fut aussi, pour les journalistes amenés à l’interroger, un parcours tumultueux, éprouvant, tant l’homme pouvait être tour à tour éruptif, désagréable, charmeur, agressif. D’ailleurs, la dernière fois que nous l’avions rencontré à Paris, dans le somptueux hôtel particulier qu’il occupait encore à deux pas du Trocadéro, nous avions failli en venir aux mains. Pris de l’un de ses accès de colère et même de rage dont il était capable, il n’avait pas apprécié que l’on mette en doute – comme toujours – sa parole…
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