Yonathan Arfi a été réélu dimanche 15 juin à la tête du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) pour une durée de trois ans, a annoncé l’institution dans un communiqué. M. Arfi, 45 ans, a été réélu au premier tour de l’assemblée générale du CRIF qu’il préside depuis 2022. Cette réélection s’inscrit « dans un contexte d’augmentation massive des actes antisémites depuis le 7-Octobre », et à un moment « inédit et décisif de l’histoire contemporaine des Français juifs », souligne le communiqué.
« Ma priorité politique sera de rendre résiduelle (!) l’influence politique de LFI et de Jean-Luc Mélenchon et je poursuivrai le combat contre toutes les formes d’antisémitisme », a affirmé M. Arfi, cité dans le communiqué. Ces mots font référence à ceux employés par le leader de LFI le 2 juin 2024 sur son blog : « Contrairement à ce que dit la propagande de l’officialité, l’antisémitisme reste résiduel en France », avait écrit M. Mélenchon.
Outre « son opposition absolue à LFI », M. Arfi souligne que le CRIF s’est aussi « posé en défenseur du cadre républicain face à la perspective d’une victoire du Rassemblement national aux élections législatives en 2024 ».
« Inversions accusatoires »
Au cours du prochain mandat, « le CRIF poursuivra le travail de dialogue exigeant avec les pouvoirs publics pour lutter contre toutes les manifestations d’antisémitisme », affirme le communiqué. Déplorant des « confusions idéologiques » et des « inversions accusatoires pernicieuses », M. Arfi a insisté lors de cette assemblée sur « l’impératif d’amplifier le travail de pédagogie et de dialogue avec la société civile ». En 2024, un total de 1 570 actes antisémites a été recensé en France, selon le ministère de l’intérieur.
M. Arfi, élu une première fois en juin 2022, a assuré qu’il « poursuivra la mobilisation inlassable depuis le 7 octobre [2023, date de l’attaque massive du Hamas contre Israël] pour appeler à la libération des otages détenus par le Hamas et à soutenir le droit légitime d’Israël à se défendre face au terrorisme, comme dans la guerre en cours face à l’Iran, conditions nécessaires pour parvenir à une paix juste et durable entre Israéliens et Palestiniens ».
Dans un communiqué le 5 juin, le CRIF avait exhorté Emmanuel Macron à ne pas reconnaître un Etat palestinien, alors qu’une conférence de l’ONU qui devait se tenir la semaine prochaine à New York a dû être reportée « pour des raisons logistiques et sécuritaires », selon le chef de l’Etat, vendredi.