En augmentant la fiscalité sur les billets d’avion dans le cadre du budget 2025, le gouvernement et le Parlement ont-ils pris une mesure antisociale ? C’est l’avis de Benjamin Smith, le directeur général d’Air France-KLM : « C’est facile de taxer l’aérien, parce que nous sommes perçus comme le transport des riches, [mais] c’est évidemment faux puisque 80 % des Français ont déjà pris l’avion », a fait valoir le dirigeant auprès du Parisien, le 19 janvier.
Yoann Demoli, maître de conférences en sociologie à l’université de Lille, spécialiste des mobilités et coauteur, en 2019, d’une étude sur les inégalités d’accès à la mobilité aérienne, relativise, dans un entretien au Monde, l’idée d’une véritable démocratisation de ce mode de transport.
Le chiffre utilisé par Benjamin Smith est-il un bon indicateur de l’accès social au transport aérien ?
Son argument relève d’un double artifice rhétorique. D’une part, évoquer l’usage de l’aviation comme un taux d’accès fait penser aux autres biens et services de consommation de masse, comme si l’usage de l’avion était aussi courant que la présence d’une voiture ou d’un lave-vaisselle dans les foyers.
Il vous reste 82.1% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.