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« Bonsoir l’Olympia ! Vous allez bien ? Vous êtes chauds ? » Ces phrases, les murs de la salle de spectacle du boulevard des Capucines, à Paris, les avaient entendues des milliers de fois, mais jamais de la bouche d’un patron. Mercredi 18 septembre, le propriétaire de Free, Xavier Niel (actionnaire à titre individuel du Groupe Le Monde), a fait son show sur cette scène mythique, à sa manière, en rock star de l’entrepreneuriat, lui qui est devenu cette année, selon le magazine Challenges, la neuvième fortune de France, avec plus de 22 milliards d’euros.

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Devant une salle acquise à sa cause – les places mises en vente se sont écoulées en quarante-huit heures – et devant de nombreux invités, comme les entrepreneurs Jacques-Antoine Granjon (Veepee) et Jacques Veyrat (Impala), le banquier Matthieu Pigasse (membre du conseil de surveillance du Groupe Le Monde) ou les hommes politiques Thierry Solère et Olivier Véran, Xavier Niel a dévoilé, durant une heure, seul en scène, micro à la main et aidé par un prompteur, les secrets de sa richesse.

« Faites des erreurs. Je suis le roi du plantage, et c’est pour cela que je ne m’en sors pas si mal ! » « Faites confiance aux autres, c’est la diversité qui fait le succès. » « L’entrepreneuriat est le meilleur moyen de débloquer l’ascenseur social », a-t-il dit. Dans le fond, son discours ressemble à celui des écoles de management. Il l’est moins dans la forme. Le premier conseil dévoilé par Xavier Niel s’intitulait « aller en prison », en référence à son incarcération pendant un mois, en 2004, à la prison de la Santé, à Paris, pour recel d’abus de biens sociaux et proxénétisme aggravé.

« Ce ne sont pas les politiques qui changent votre vie »

Ce spectacle servait de promotion à la sortie, le 25 septembre, d’un livre d’entretiens, écrit avec Jean-Louis Missika, édité par Flammarion et intitulé Une sacrée envie de foutre le bordel (304 pages, 19,99 euros), en référence à l’arrivée de Free sur le marché du mobile en 2012. « On a tout pété ! On vous a rendu des dizaines de milliards d’euros de pouvoir d’achat. C’est ma fierté. Sérieux, ce ne sont pas les politiques qui changent votre vie, ceux qui peuvent changer votre vie, c’est vous, c’est nous ! », a-t-il lancé sous les « yehaaaa » de la salle, avant de finir par un « merci l’Olympia, merci la France ! », sur l’air de My Way, de Frank Sinatra.

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Décidé à devenir entrepreneur, Lancelot, 29 ans, n’a pas appris grand-chose, mais a apprécié le simple fait que Xavier Niel prenne le micro : « Cela casse le grand silence des milliardaires qui préfèrent se cacher. » Présent dans la salle, Gilles Balbastre, réalisateur des Nouveaux Chiens de garde, documentaire sorti en 2012 sur les médias et leurs liens avec les pouvoirs, y voit plutôt une expression du contrôle grandissant des dirigeants d’entreprise : « Pour mon prochain film, qui décrira les implications de la révolution numérique et de ses promoteurs sur la société, c’est du pain bénit. » Attendu avant 2026, ce documentaire s’intitulera Ceux qui tiennent la laisse.

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