Xavier Le Pichon, pionnier de la recherche sur la tectonique des plaques, est mort

« Tout est dit et l’on vient trop tard. » Cette citation de La Bruyère, le géodynamicien et océanographe Xavier Le Pichon avait choisi de la placer en introduction d’un article de 2019 de la revue Tectonics. Il se proposait d’y retracer, à la première personne, un demi-siècle de travaux sur la tectonique des plaques. Il lui semblait, à rebours de la citation, que tout n’avait pas été dit de la façon dont les idées de nombreux scientifiques s’étaient cristallisées pour aboutir à l’acceptation de ce fait géologique majeur.

Il comparait le phénomène à la façon dont des chevaux s’étaient trouvés instantanément piégés dans la glace du lac Ladoga, lors du siège de Leningrad, selon le récit de Curzio Malaparte dans son livre Kaputt (1944). Un moraliste et un romancier en exergue d’un article scientifique ? Ce mélange inhabituel éclaire sans doute la singularité de Xavier Le Pichon, mort le 22 mars à Paris, grand nom de la tectonique des plaques et des géosciences mondiales.

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