Un rideau blanc sépare un petit salon de l’atelier lui-même, « mais il reste toujours ouvert, je n’ai aucun problème à ce qu’on voie le travail à l’œuvre ». Mathias Kiss est l’un de ces artistes qui ouvre volontiers les portes de son espace de création, un atelier-maison fait d’escaliers et de demi-niveaux. Cette fois, c’est le sous-sol que le quinquagénaire a repeint de blanc et investi pour sa dernière installation : il y présente un ensemble « très personnel » de pièces déjà réalisées et de créations in situ, conçu comme un tableau des vanités aux accents dystopiques. Au pied des marches, un soleil de feu irradie sur une mer de miroirs pixellisés, « évocation d’un monde qui brûle pendant que l’on se contemple », éclaire l’artiste.

En face, le visiteur se mire dans les flammes d’une psyché-paravent siglée des mots « Watch You Burn » (« regardez-vous brûler »), qui donnent son titre à l’exposition. Dans cet abri où gronde une bande-son signée par Nicolas Godin, du groupe français Air, le futur semble moins radieux que sur les fresques de ciels qui sont l’une des signatures de Mathias Kiss. Mais c’est oublier le goût du peintre pour le détournement, qui fait voisiner un QR code géant (son certificat vaccinal hérité de la période Covid-19) avec un tableau déstructuré s’échappant du mur, manière de sortir, encore et toujours, du cadre.
« Watch You Burn », Atelier Mathias Kiss, 151, avenue Jean-Jaurès, Paris 19e, jusqu’au 13 juin. Visite sur rendez-vous : [email protected].
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