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Histoires Web jeudi, mars 13
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Directeur du Théâtre national de la Colline depuis le 6 avril 2016, Wajdi Mouawad a fait savoir qu’il quitterait ses fonctions en mars 2026. Soit un an avant l’échéance initialement prévue en mars 2027 (ce qui laisse aux tutelles le temps de lui trouver une ou un successeur un an avant les élections présidentielles).

Il serait tentant de voir dans cette annonce d’un départ volontairement anticipé une réplique sismique du geste accompli par Stéphane Braunschweig. En 2024, l’ex-directeur de l’Odéon-Théâtre de l’Europe renonçait en effet à briguer un troisième et dernier mandat à l’Odéon. « Je n’avais plus les moyens de mener à bien mon projet artistique », avait-il alors déclaré au Monde en activant le signal d’alarme : le déficit du théâtre et l’absence d’aide de l’Etat ne lui permettaient pas de continuer son travail comme il pensait devoir le mener.

Deux ans après, l’argument financier ne figure pas en première ligne des mobiles avancés par le patron de la Colline (qui a décliné notre demande d’entretien). Pourtant son établissement est soumis à une cure d’austérité drastique. En février 2024, dans le cadre du plan d’économie de 10 milliards d’euros décidés par Bercy, 500 000 euros d’annulation de crédits lui ont été soustraits. Une perte sèche à laquelle s’ajoutent des charges fixes (salaires, chauffage, fluides, etc.) qu’il faut honorer sans renfort d’aucune sorte. La Colline ne fait pas exception à la règle commune : ici comme dans la majeure partie des lieux subventionnés, la marge artistique se réduit à vue d’œil.

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