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Histoires Web dimanche, avril 28
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Quand le président de la Réserve fédérale (Fed, la banque centrale américaine) lance un cri d’alarme sur la dérive du déficit budgétaire américain, il faut prendre l’avertissement au sérieux. « La dette augmente plus vite que l’économie, elle est donc insoutenable », note Jerome Powell, dans sa déclaration du 5 février, alors que la hausse des taux décidée par la Fed n’a pas cassé une croissance américaine toujours soutenue par une surabondance de liquidités et l’évolution positive du dollar dans un contexte de tension internationale.

Plus que la croissance de la dette en soi, c’est la déconnexion entre le gonflement de la masse monétaire et les besoins des échanges que le banquier central met en avant. Le premier enjeu de l’économie mondiale est bien celui du rapport entre la production et la monnaie. Il doit nous conduire à raisonner au regard de leurs interactions qui changent les champs de perception classique sur l’évolution de la masse monétaire et de la dépense publique.

Les déséquilibres financiers d’un monde globalisé sont hors de contrôle et aucun début de réponse au piège de la dette qui se referme sur des économies fragilisées n’apparaît véritablement. Un accident de parcours, lié à des événements politiques ou d’ordre économique, pourrait précipiter l’effondrement d’un système monétaire en déséquilibre chronique, qui ne tient que par l’abondance de liquidités alimentée par des politiques budgétaires laxistes qui maintiennent la machine en mouvement.

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La France, classée parmi les cinq nations les plus endettées, avec une dépense publique qui culmine aujourd’hui à 57,3 % du produit intérieur brut (PIB), est au cœur de cet enjeu financier. Comment reprendre le contrôle de la dérive budgétaire ?

Ajustement des parités monétaires

Compte tenu des masses monétaires en jeu, l’indispensable réduction de la dépense publique ne peut suffire pour un retour à une situation maîtrisée. Dans une économie globalisée, le déséquilibre des échanges est au cœur de la problématique des déficits. La question des échanges renvoie mécaniquement à celle des parités de change. Sans un meilleur équilibre entre les échanges, il ne peut y avoir de retour à un équilibre relatif entre pays créanciers et débiteurs.

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L’effort de réduction de la dépense publique doit aussi passer par un ajustement des parités monétaires qui permette de redynamiser les capacités productives des Etats les plus endettés. Cette reconfiguration des parités concerne d’abord les échanges en produits manufacturés entre les Etats-Unis et la Chine, mais aussi, dans une moindre mesure, la zone euro et l’empire du Milieu, sans oublier des dragons industriels comme le Japon ou la Corée du Sud.

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