Meilleures Actions
Histoires Web dimanche, juin 29
Bulletin

Le 1er juin, alors que la préfecture de Paris avait autorisé la célébration populaire sur les Champs-Elysées de la victoire du Paris Saint-Germain (PSG) en finale de la Ligue des champions, le ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau, a proclamé, dès les tout premiers incidents : « Les barbares sont venus dans les rues de Paris pour commettre des délits et provoquer les forces de l’ordre. »

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Nuit de violences en marge de la célébration de la victoire du PSG en finale de la Ligue des champions

Propos confirmés le lendemain par l’eurodéputé RN et ancien responsable syndical des officiers de police, Matthieu Valet, qui évoque, lui, des « barbares » et « décivilisés ». Puis trois semaines plus tard, lors de la Fête de la musique, ce dernier voyait sur la place du Châtelet, à Paris, des « racailles », des « hordes de voyous » et des « sauvages qui font de la France un enfer ». Les termes ont été repris en boucle dans une nouvelle séquence médiatique de dramatisation.

Du côté de l’Elysée, un communiqué a confirmé ce regard, tout en jouant dangereusement sur les mots : il s’agit de rejeter « ceux qui ne parlent pas la même langue que nous… », dit-on d’abord, avant d’ajouter « … c’est-à-dire celle de la République, du respect des lois ». Le clin d’œil est lourdement appuyé vers les langues barbares malgré le complément de la phrase finalement républicaine, à la manière d’un « en même temps » bien connu qui cultive l’ambiguïté.

Un espace et un temps de liberté et d’égalité

Evoquer les « barbares » fait signe de manière appuyée vers des étrangers dangereux, en outre « sauvages » et « décivilisés ». Car, s’ils sont « venus » à Paris, c’est qu’ils n’y étaient pas déjà. Et en effet, les « barbares » désignent des étrangers dont il faut se garder, qui viennent de dehors et parlent une langue incompréhensible.

Il vous reste 80.51% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Share.
© 2025 Mahalsa France. Tous droits réservés.