L’UE présente son projet de « mur » antidrones
« Les drones redéfinissent déjà la guerre. Avoir des défenses contre les drones n’est plus une option pour quiconque », a jugé, jeudi, la cheffe de la diplomatie de l’UE Kaja Kallas en présentant une « feuille de route » visant à assurer une défense « crédible » de l’UE d’ici 2030 face à la Russie.
« Il est clair que nous devons renforcer nos défenses contre la Russie », a affirmé Mme Kallas. « La Russie n’a pas la capacité de lancer une attaque contre l’UE aujourd’hui, mais elle pourrait se préparer dans les années à venir », a-t-elle encore expliqué.
Critiquée par plusieurs Etats membres, la Commission a défendu ce projet, jugé prioritaire, et qu’elle entend rendre totalement opérationnel d’ici 2027. Elle veut également renforcer la défense de l’Europe dans l’espace, dans les airs et sur le flanc oriental.
Ce « mur » antidrones, rebaptisé Initiative européenne sur les drones, a suscité la perplexité de plusieurs Etats membres, dont l’Allemagne, qui ont exprimé des doutes sur la compétence de la commission européenne dans ce domaine. La Commission insiste désormais sur le rôle central des gouvernements : « Les Etats membres sont aux commandes. Ce sont eux qui décident quoi acheter ou développer, quand et auprès de qui », a assuré Mme Kallas.
La Commission se contentera d’un « rôle de facilitateur », a expliqué de son côté le commissaire européen à la défense Andrius Kubilius. Elle favorisera par exemple le développement de contrats en commun auprès de l’industrie de défense pour favoriser ces projets, que la Commission juge hors de portée pour un seul pays. « Au cours des dix prochaines années, nous allons dépenser 6 800 milliards d’euros pour la défense », a détaillé M. Kubilius. La plus grande partie de ce montant viendra des budgets nationaux, mais, selon M. Kubilius, il reste quelque 300 milliards d’euros non utilisés dans les caisses de l’UE.
Les 27 peuvent également puiser dans les 150 milliards d’euros de prêts, mis à disposition par la Commission européenne dans le cadre de son programme Safe. Bruxelles avait calculé un montant nécessaire de quelque 800 milliards d’euros pour parvenir à l’objectif de disposer d’une défense « crédible » en 2030.
Les dirigeants de l’UE vont discuter la semaine prochaine de cette « feuille de route » lors d’un sommet européen à Bruxelles.