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Histoires Web jeudi, janvier 30
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Sous les applaudissements des soignants et de ses proches, Towana Looney traverse le couloir de l’hôpital, le visage souriant et les pouces en l’air. Sur ces images, publiées par le centre médical du Langone, à New York, elle fait ses premiers pas avec un rein de cochon.

Le 25 novembre 2024, cette Américaine de 53 ans est devenue la sixième personne au monde à bénéficier d’une xénotransplantation porcine : la greffe, sur un être humain, d’un organe de porc. En raison de sa proximité morphologique et de sa disponibilité, c’est l’animal privilégié, après modifications génétiques, pour ces opérations. Les premiers essais concernent le cœur, les reins et le foie. Jusqu’ici, la survie des patients n’était jamais allée au-delà de deux mois, un cap que Towana vient tout juste de franchir.

Pourra-t-on bientôt vivre avec un organe animal ? Il y a une trentaine d’années, rien ne le laissait supposer. La greffe d’un cœur de babouin sur une nouveau-née en 1984 s’était soldée par le décès de l’enfant au bout de trois semaines, après un rejet aigu du greffon, et les tentatives suivantes, dans les années 1990, avaient suivi le même scénario. Par la suite, des scientifiques ont proposé, tout comme le Conseil de l’Europe, un moratoire sur les greffes interespèces, qui n’a jamais vu le jour. Depuis, une révolution est venue rebattre les cartes : Crispr-Cas9. Ces ciseaux moléculaires, couronnés d’un prix Nobel en 2020, permettent de modifier très précisément le génome et de rendre ainsi un cœur ou un rein de cochon plus compatible avec le corps humain.

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