Rien ou presque, à l’issue du match de Ligue Europa remporté par l’Ajax Amsterdam contre le Maccabi Tel-Aviv (5-0), ne laissait présager un tel déchaînement de violences. Quelques heures après le coup de sifflet final, plusieurs supporteurs du club israélien ont été agressés dans les rues de la capitale néerlandaise, dans la nuit du jeudi 7 au vendredi 8 novembre. Les forces de l’ordre ont procédé à 62 arrestations, et plusieurs personnes ont été blessées.
L’affaire a provoqué des réactions indignées à travers le continent. L’Ajax Amsterdam s’est dit « horrifié d’apprendre ce qui s’est passé », après « un match (…) avec une bonne ambiance » et a « condamn[é] fermement ces violences ». Un message similaire a été formulé par l’Union des associations européennes de football (UEFA), organisatrice de la Ligue Europa.
« Nous sommes convaincus que les autorités compétentes identifieront et inculperont autant que possible les responsables de tels actes, a écrit l’instance dans un communiqué. L’UEFA examinera tous les rapports officiels, rassemblera les preuves disponibles, les évaluera et évaluera toute autre ligne d’action appropriée conformément à son cadre réglementaire pertinent. »
L’UEFA est bien consciente du caractère explosif du contexte international. Dès les attaques du 7-Octobre contre Israël et la riposte de l’Etat hébreu dans la bande de Gaza, elle a suspendu, pour deux semaines, la tenue de matchs internationaux sur le sol israélien. La mesure, rapidement prolongée, est toujours en vigueur. Jusqu’alors, l’instance avait réussi à éviter le scénario du pire.
Des joueurs insultés à Florence
Lors de la saison 2023-2024, deux clubs israéliens étaient engagés en Coupe d’Europe : le Maccabi Haïfa et le Maccabi Tel-Aviv, qui ont donc dû disputer leurs matchs « à domicile » en Serbie, en Hongrie ou à Chypre. Sans accroc.
A l’extérieur, le Maccabi Haïfa avait en revanche été confronté à quelques perturbations mineures. Le 21 février, le club disputait son match contre La Gantoise, en Belgique, dans un stade à huis clos ; le maire de Gand, Mathias De Clercq, jugeant trop risquée l’organisation de cette rencontre avec du public.
Le mois suivant, ses joueurs avaient disputé leur face-à-face contre la Fiorentina devant une poignée de spectateurs : 6 738, contre 17 463 en moyenne. Une grande partie des fans italiens avaient tout simplement décidé de boycotter la rencontre pour dénoncer la complexité des mesures de sécurité prises par les autorités transalpines. « L’UEFA, du haut des principes moraux qu’elle se targue de défendre, n’aurait-elle rien à dire sur le massacre en cours en Palestine ? », avaient aussi critiqué, dans un communiqué, les membres de la Curva Fiesole, un groupe de supporteurs du club de Florence. A l’issue de la rencontre, le public local avait en outre insulté plusieurs joueurs du Maccabi Haïfa.
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