L’un des trois mineurs condamnés pour le viol à caractère antisémite d’une fille juive de 12 ans à Courbevoie (Hauts-de-Seine) en juin 2024 a fait appel, a annoncé son avocate lundi 23 juin.
Deux mineurs, jugés du 11 au 13 juin par le tribunal pour enfants de Nanterre pour viol en réunion sur mineur de moins de 15 ans à raison de la religion, ont été condamnés à neuf ans et sept ans de prison ferme. Ils avaient tous les deux 13 ans au moment des faits.
Le troisième mis en cause, qui avait 12 ans et 10 mois à l’époque et contre qui une peine d’emprisonnement ne pouvait pas être prononcée en raison de son âge, a reçu une mesure éducative avec obligation de soins et placement en foyer.
« Il ne s’agit pas de remettre en cause la gravité des faits mais nous estimons que le droit n’a pas été appliqué en première instance », a estimé Melody Blanc, l’avocate du mineur condamné à neuf ans de prison, qui a fait appel. « Nous contestons toujours le caractère antisémite des infractions reprochées », a-t-elle poursuivi, considérant que « la peine prononcée ne tient compte ni de sa minorité (pas de mesure éducative), ni des éléments de personnalité ».
Lors du délibéré, le président du tribunal avait souligné que « la personnalité toujours inquiétante », le « trouble social immense à la société et [à la victime] » ainsi que le caractère antisémite du viol justifiaient la lourde peine de prison contre les deux mineurs les plus âgés.
Le « fléau de l’antisémitisme ».
La jeune victime avait expliqué aux policiers avoir été traitée de « sale juive », insultée et frappée par ses agresseurs avant d’être violée à plusieurs reprises dans un local désaffecté de Courbevoie, à l’ouest de Paris.
Concernant le plus jeune prévenu, ex-petit ami de la préadolescente, jugé pour complicité de viol, le tribunal a estimé qu’il « nourrissait à l’égard de la confession juive une haine profonde, notamment au travers du conflit israélo-palestinien ».
Contactés par l’AFP, les avocats de la victime n’étaient pas joignables dans l’immédiat.
Ce crime avait choqué le pays et entraîné une condamnation unanime de la classe politique. Le président de la République, Emmanuel Macron, avait dénoncé le « fléau de l’antisémitisme ».
Peu après les faits, des photos avec l’identité supposée des mineurs mis en cause avaient circulé sur les réseaux sociaux. Le parquet de Nanterre avait ouvert une enquête pour harcèlement, menaces de mort et diffusion d’images permettant d’identifier les mineurs.