Meilleures Actions
Histoires Web vendredi, juillet 18
Bulletin

L’Autorité des marchés financiers (AMF) a demandé, vendredi 18 juillet, à Vincent Bolloré de déposer une offre pour racheter les actions de Vivendi qu’il ne détient pas déjà, ce qui pourrait entraîner le retrait du groupe de la Bourse. Dans le cadre de la scission de Vivendi fin 2024, l’AMF avait été saisie par le fonds CIAM, actionnaire minoritaire de la société, qui contestait l’opération.

Lire aussi le récit | Article réservé à nos abonnés Vincent Bolloré et Vivendi, le coup de sa vie

Le gendarme de la Bourse de Paris avait estimé, en novembre, que le groupe Bolloré ne pouvant « pas être considéré comme contrôlant Vivendi », dont il détient directement 29,9 %, n’avait pas à lancer une offre publique de retrait. La cour d’appel de Paris avait ensuite demandé à l’AMF de réexaminer sa décision, jugeant pour sa part que Vivendi était « contrôlée de fait » par le milliardaire Vincent Bolloré.

Dans son nouvel avis, l’Autorité des marchés financiers « a décidé que la société Bolloré SE et M. Vincent Bolloré, qui contrôle cette dernière, sont tenus au dépôt d’un projet d’offre publique de retrait visant les titres de capital de la société Vivendi SE dans un délai fixé à six mois ». Elle considère en effet que la part de Bolloré dans Vivendi dépasse 30 % en intégrant les actions autodétenues par le groupe (3,7 % du capital), soit le seuil qui déclenche en France l’obligation de lancer une offre publique obligatoire pour racheter les titres restants. Cela ne remet pas en cause la scission elle-même, mais pourrait à terme aboutir au versement d’importantes indemnités aux actionnaires.

Quatre entités après la scission

Après la décision de la cour d’appel, les sociétés Vivendi et Bolloré s’étaient pourvues en cassation, mais l’AMF explique que, « par principe, un pourvoi en cassation en matière civile n’a pas d’effet suspensif ». Elle souligne toutefois qu’elle veillera « à ce que la clôture de l’offre n’intervienne qu’après que la Cour de cassation (…) aura rendu son arrêt », qui devrait intervenir d’ici fin 2025.

Contacté par l’Agence France-Presse, Vivendi n’avait pas réagi dans l’immédiat. A la Bourse de Paris, le cours de l’action Vivendi était en forte hausse de 10,71 % à 3,25 euros vers 11 heures, les actionnaires s’attendant à bénéficier d’une prime au moment de l’offre.

Après la scission, Vivendi a été découpé en quatre entités cotées : Canal+ (médias) à Londres, Havas (communication) à Amsterdam, Louis Hachette Group (édition) à Paris sur le marché Euronext Growth et la holding, qui est restée en Bourse à Paris. Vivendi continue de gérer diverses participations minoritaires (dans Universal Music Group, le groupe audiovisuel et de paris sportifs Banijay…), ainsi que l’éditeur de jeux vidéo Gameloft, acquis en 2016 et détenu à 100 %.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés « La triple cotation issue de Vivendi placerait les actionnaires minoritaires dans des juridictions moins protectrices de leurs droits »

Le Monde avec AFP

Réutiliser ce contenu

Share.
© 2025 Mahalsa France. Tous droits réservés.