Le président du Venezuela, Nicolas Maduro, a accusé les Etats-Unis, lundi 15 septembre, au cours d’une conférence de presse, de préparer une « agression » à « caractère militaire » contre son pays.
Il y a « une agression en cours à caractère militaire et le Venezuela est habilité par les lois internationales à y répondre » et exercera son « droit légitime à se défendre », a déclaré précisément le chef de l’Etat, estimant « rompues » les relations entre les deux pays. Nicolas Maduro a également accusé le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, fervent détracteur du président vénézuélien, dont les Etats-Unis ne reconnaissent pas la réélection, d’être un « seigneur de la mort et de la guerre ».
L’administration du président américain, Donald Trump, a déployé des forces militaires dans les Caraïbes au nom de la lutte contre les cartels de la drogue, provoquant de vives tensions avec le Venezuela. M. Maduro juge que cela constitue une « menace » pour son pays. « Mensonges », a-t-il répété à plusieurs reprises devant la presse, estimant, graphiques à l’appui, que le trafic de cocaïne est principalement exporté vers les Etats-Unis, premier consommateur mondial, via le Pacifique et les ports d’Equateur.
« L’objectif est de s’emparer du Venezuela »
« Nous ne tomberons pas dans les provocations. Ce sont des récits pour justifier une escalade. L’objectif n’est pas la lutte contre le narcotrafic. L’objectif est de pénétrer et de s’emparer du Venezuela. D’imposer des autorités coloniales au Venezuela et provoquer un changement de régime pour s’emparer des immenses richesses pétrolières et gazières du Venezuela. Voilà l’objectif », a affirmé M. Maduro.
La semaine dernière, M. Trump a annoncé que les Etats-Unis avaient frappé un « bateau transportant de la drogue », tuant 11 « narcoterroristes ». Il les a présentés comme des membres du Tren de Aragua, un cartel vénézuélien implanté dans plusieurs pays et classé comme organisation « terroriste » par le président américain. Et samedi, le Venezuela a dénoncé l’arraisonnement pendant huit heures d’un bateau de pêche vénézuélien par un navire américain dans ses eaux territoriales.
Washington accuse Nicolas Maduro de diriger un réseau de narcotrafic et a récemment augmenté la prime pour sa capture à 50 millions de dollars (42,5 millions d’euros).
Le président vénézuélien a appelé ces dernières semaines la population à s’enrôler dans la milice, un corps très politisé créé par le feu président Hugo Chavez (1999-2013), tout en annonçant le déploiement de 25 000 membres des forces armées aux frontières et un plan de défense. Et il a appelé samedi les réservistes, les miliciens et les jeunes à se rendre samedi dans les casernes pour apprendre à tirer.
« Aujourd’hui, le Venezuela est mieux préparé pour résister en toutes circonstances si nous devions engager une lutte armée pour préserver le pays, son indépendance, et construire la paix », a-t-il encore dit lors de la conférence de presse en présence de la vice-présidente, Delcy Rodriguez, et d’un aéropage de hauts gradés.