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« Oh là là, chouette, chouette, chouette ! » Jean Le Cam, 65 ans, avait déjà franchi sept fois le cap Horn pendant sa carrière, mais c’est avec « beaucoup d’émotion » qu’il est à nouveau passé à proximité des falaises chiliennes, samedi 4 janvier, vers 7 heures du matin. Le navigateur français est le premier concurrent du Vendée Globe embarqué à bord d’un Imoca (voilier de 18 mètres) à dérives droites à en finir avec les mers piégeuses de l’océan Pacifique.
Au pointage de samedi à 15 heures, Jean Le Cam, sur Tout-commence-en-Finistère-Armor-Lux, pointait à la 16e place, à 3 263 milles (environ 6 000 kilomètres) de Charlie Dalin, qui mène toujours la flotte sur son Imoca à foils (appendices latéraux permettant au bateau de s’élever au-dessus de la surface de l’eau et de gagner en vitesse) Macif-Santé-Prévoyance.
Yoann Richomme (Paprec-Arkéa), qui avait été le premier à franchir le cap Horn avant de céder la place de leader à Dalin lundi 30 décembre, est toujours deuxième, mais commence à accuser un retard significatif sur le leader de l’épreuve : 129 milles (240 kilomètres), au pointage de samedi à 15 heures.
« C’était un long voyage »
L’équipe de Jean Le Cam a diffusé, samedi après-midi, une vidéo où on voit, avec quelques heures de décalage, le franchissement du cap Horn de nuit par le doyen de cette 10e édition de la course autour du monde en solitaire, sans escale et sans assistance.
Le Cam, rigolard, montre d’abord où il se situe sur un écran puis sort de son bateau et s’émerveille à la vue des lumières émises par deux phares. Il entame ensuite, par radio, une discussion avec le gardien de l’un d’eux. « C’est beaucoup d’émotion, car, pour moi, c’était un long voyage, explique-t-il à son interlocuteur. C’est la huitième fois. » « Et maintenant direction sud Atlantique ! », lance enfin le skippeur, une fois le cap Horn derrière lui.
Celui qui, dans le milieu de la voile, est surnommé « le roi Jean », est engagé pour la sixième fois sur le Vendée Globe. En 2004-2005, pour sa première participation, il s’était classé 2e, terminant un peu plus de sept heures après Vincent Riou, vainqueur en 87 jours, 10 heures et 47 minutes.
Sans foils, Le Cam ne pouvait se mêler à la lutte pour la victoire lors de cette édition 2024-2025. Il est, en revanche, très bien parti pour être le premier skippeur d’un Imoca à dérives droites à rejoindre Les Sables-d’Olonnes (Vendée), d’où il est parti, comme ses adversaires, le 10 novembre 2024. Benjamin Ferré (Monnoyeur-Duo-for-a-Job), actuellement second dans cette course dans course, était à plus de 1 000 milles (1 852 kilomètres) de Le Cam samedi à 15 heures.
