Valentine, 26 ans, libraire, 1 600 euros par mois : « Ma mère nous a transmis une inquiétude liée à l’argent »

Je gagne 1 636 euros net par mois, et environ 1 700 euros quand je fais des heures supplémentaires. Je travaille quarante heures dans une librairie indépendante à Paris, où j’ai effectué mon apprentissage. Je me suis reconvertie après la pandémie de Covid-19, comme beaucoup. Avant ça, j’ai fait une école de théâtre, et pas mal de petits boulots. J’étais dans la vente. J’ai travaillé à La Poste comme factrice à plein temps, mais en horaires décalés, afin de pouvoir continuer à faire des castings l’après-midi pour décrocher des rôles. Quand la crise sanitaire a éclaté, tout s’est arrêté brutalement sur le plan artistique. Rebondir a été très dur. J’ai refait un peu de théâtre en amatrice, mais j’en suis venue à me dire que ce n’était plus ma voie.

J’ai tenté le processus d’admission à l’Ecole de la librairie, à Maisons-Alfort [Val-de-Marne], en région parisienne. J’ai été prise pour faire un brevet professionnel, en alternance, sur deux ans. Travailler dans le secteur du livre était déjà dans un coin de ma tête depuis petite. Je m’étais dit que, si le théâtre ne marchait pas, cela me plairait bien de devenir libraire. Enfant, je lisais énormément. Ma mère m’avait abonné à des albums Disney, qu’on recevait tous les mois et que je dévorais. On allait aussi très souvent à la bibliothèque. La lecture était le refuge que je pouvais me construire. Ce n’était pas très chouette à l’école : je me faisais harceler, donc je lisais pour m’évader. Le théâtre était ma deuxième source d’évasion, celle qui me permettait d’aller vers les autres.

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