Meilleures Actions
Histoires Web jeudi, novembre 28
Bulletin

L’AVIS DU « MONDE » – ON PEUT ÉVITER

Huit ans après le succès du premier volet, Vaiana, la légende du bout du monde (2016), Vaiana 2 devait initialement prendre la forme d’une série destinée à la plateforme Disney+, avant d’être retravaillée en long-métrage pour une sortie en salle. Trois ans plus tard, l’héroïne maorie est devenue cheffe de son île, doublée d’une exploratrice respectée de tous. Interpellée par ses ancêtres, la voilà repartie pour un périple sur les mers aux confins des îles du Pacifique.

Lire le récit (en 2016) : Les secrets de fabrication de « Vaiana », le nouveau Disney

Sa mission : rétablir l’unité perdue entre tous ces archipels océaniques, séparés les uns des autres depuis qu’un dieu assoiffé de pouvoir les a divisés pour mieux régner. L’aventurière embarque avec ses acolytes (sa petite sœur, un demi-dieu, un cochon mignon et un poulet rigolo), cap sur l’île perdue de Motoufetou, vers laquelle toutes les routes maritimes convergeaient avant qu’elle se fasse engloutir par une tempête.

Rien de nouveau sous le ciel bleu azur de Vaiana, qui poursuit dans sa veine inoffensive et politiquement salubre, comme si le studio n’en finissait jamais de faire oublier des décennies de princesses endormies. Vaiana ou l’héroïne guerrière, qui n’a pas le temps pour un prince charmant. Elle n’est pas blanche mais polynésienne, et le film s’adosse de nouveau à un travail fourni de documentation sur le peuple maori : ses croyances, ses coutumes, sa nature. Sincère repentance et hommage appuyé à un peuple jamais représenté dans la fiction majoritaire ? Ou manière de dire que Disney est en mesure de cannibaliser la moindre culture qui essaierait de lui échapper ? On laissera le spectateur en décider.

Une garderie audiovisuelle

Reste le dessin animé en lui-même, d’une platitude parfaitement algorithmique, concoctant toujours la même recette : récit d’émancipation à destination des petites filles (cette entité abstraite qui justifie toutes les mièvreries), personnages secondaires écoulant leur stock de gags mignons, périls en série et très rapidement surmontés (la matrice sérielle se fait encore sentir), moments musicaux d’une fadeur rarement atteinte.

L’animation 3D nous plonge tête la première dans un paquet de bonbons : brillance acidulée des couleurs, travail hypperréaliste des textures (le moelleux, le gluant, le poilu, le doux). Tout est ici rondelet, rassurant dans son absence totale de prise de risques. Ainsi, Vaiana 2 se regardera aussi bien sur un grand écran que sur un smartphone : il s’agit de capturer l’attention des enfants, de les occuper sans jamais les atteindre, en résumé, une garderie audiovisuelle.

Il vous reste 13.93% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Share.
© 2024 Mahalsa France. Tous droits réservés.