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La décision a été prise « dans l’attente d’un modèle économique solide et pérenne en Europe ». Le groupe minier français Eramet a annoncé, jeudi 24 octobre, sa décision de « suspendre » son projet d’usine hydrométallurgique de recyclage de batteries pour véhicules électriques dans le nord de la France, alors que son partenaire Suez maintient son propre projet.

« Faute de montée en puissance en Europe des usines de batteries et de leurs composants, il existe aujourd’hui de fortes incertitudes, à la fois sur l’approvisionnement en matières premières de l’usine et sur les débouchés des sels métalliques issus du recyclage », a expliqué Eramet dans un communiqué.

« Nous restons totalement convaincus de la nécessité de développer une économie circulaire des métaux critiques sur le sol européen, dont le recyclage des batteries en fin de vie sera un élément-clé de la chaîne de valeur future, mais la réalité est que la chaîne de valeur des batteries électriques en Europe connaît un démarrage très difficile », a expliqué la PDG du groupe, Christel Bories, lors d’une conférence téléphonique avec la presse jeudi.

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« Compte tenu de la très lente montée en puissance des usines de batteries, nous ne sommes pas en mesure de sécuriser des approvisionnements en matière première pour alimenter notre projet d’usine », a-t-elle ajouté. En attendant d’avoir des batteries en fin de vie, le projet d’usine misait sur une alimentation venue essentiellement des chutes de production des nouvelles usines de batteries en train de sortir de terre dans le nord de la France.

Pas de clients en Europe

Mme Bories a notamment évoqué les « problèmes » de NorthVolt ou d’ACC, et les « nombreux reports de projets sur la chaîne de valeur batteries ». Par ailleurs, « en aval », a-t-elle dit, « il n’y a aucun projet de précurseur de cathode européen qui a été confirmé, donc il n’y a pas de client [en Europe] pour les sels métalliques issus du recyclage ».

« Si aujourd’hui on faisait des sels [de nickel, de cobalt ou de lithium] issus du recyclage, on devrait les vendre en Asie. Cela [n’a] pas de sens de recycler sur le marché européen pour vendre le produit en Asie », a-t-elle affirmé.

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Le projet d’Eramet, en lien avec le groupe français Suez – en toute vraisemblance à Dunkerque ou dans les environs –, porte sur la construction de deux usines : l’une de tri et broyage de batteries usagées ou chutes de production pour fabriquer un composant connu sous le nom de « blackmass » contenant des sels minéraux mélangés, et l’autre d’extraction et séparation des minéraux critiques contenus dans la blackmass, destinés à fabriquer des batteries.

De son côté, le groupe français Suez a rapporté jeudi à l’Agence France-Presse (AFP) que la décision d’Eramet « ne remet pas en cause le travail en cours de Suez pour le développement d’une usine [dévolue] au démantèlement et au recyclage des batteries ». « Suez travaille au développement de boucles fermées de recyclage des batteries en Europe », a indiqué ce groupe dans un bref communiqué.

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Fin septembre, le groupe automobile Stellantis avait aussi annoncé qu’il renonçait à un projet concurrent de recyclage de batteries dans le cadre d’une coentreprise avec Orano, qui devait aussi s’implanter dans le nord de la France. Spécialiste français de l’uranium, Orano poursuit en revanche ses discussions sur le sujet.

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Le Monde avec AFP

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