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Humiliée à Londres, ressuscitée à New York. Amanda Anisimova a pris sa revanche, mercredi 3 septembre, en quart de finale de l’US Open, sur Iga Swiatek, qui l’avait écrasée en juillet 6-0, 6-0 en finale de Wimbledon. L’Américaine, neuvième joueuse mondiale, a su effacer de sa mémoire cette cuisante défaite pour écarter la Polonaise en deux manches : 6-4, 6-3.

« C’est vraiment un rêve de pouvoir revenir de cette façon après Wimbledon », a commenté Amanda Anisimova après son succès face à la numéro deux mondiale. Le double « bagel » que lui avait infligé Swiatek sur le gazon anglais était le premier en finale d’un Grand Chelem depuis 1988. « J’ai travaillé vraiment dur pour me remettre sur les rails », a expliqué Anisimova, fille d’immigrés russes née dans le New Jersey. « Je suis entrée dans le match sans la moindre appréhension », a-t-elle reconnu.

De fait, dès les premiers échanges, l’Américaine a proposé un jeu très appliqué, face à une Swiatek empruntée et trahie par sa mise en jeu (50 % de premières balles passées).

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La sextuple lauréate en Grand Chelem – mais qui n’avait jamais fait mieux à New York qu’un huitième de finale – a particulièrement pêché sur les points importants. « J’ai eu parfois du mal sur mon service et elle a bien retourné mes deuxièmes balles », a analysé la Polonaise. « Je pense que la différence s’est faite là », a-t-elle concédé. « C’était complètement différent » de la finale jouée à Wimbleon, a estimé Swiatek. « Elle n’avait pas bien joué (…) mais elle peut produire du super tennis. Ce n’est pas une surprise. »

Osaka de retour au plus haut niveau

Amanda Anisimova rencontrera en demi-finale Naomi Osaka (24e mondiale) qui s’est qualifiée, mercredi, aux dépens de Karolina Muchova (13e), blessée à la cuisse durant la rencontre. Vainqueure 6-4, 7-6 (7/3), la Japonaise a franchi un nouveau palier, elle qui n’avait plus évolué à ce niveau en Grand Chelem depuis près de cinq ans, à l’Open d’Australie 2021. « Il y a eu beaucoup de travail que vous n’avez pas vu », a-t-elle expliqué au sujet de son retour au plus haut niveau. « C’est comme un rêve devenu réalité », a-t-elle apprécié.

Après un début de match équilibré, la lauréate des éditions 2018 et 2020 a su faire la différence sur quelques points en fin de premier set, sur la mise en jeu de Muchova. Breakée par deux fois dans le second set, elle a, à chaque, pris le service adverse dans la foulée.

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Entre les deux sets, Muchova s’est absentée lors d’un temps mort médical, pour revenir sur le terrain avec un imposant bandage sur la cuisse gauche. Même si la Tchèque n’a pas semblé limitée dans ses déplacements par la suite, elle a plusieurs fois grimacé. Elle sortait en outre d’un parcours ardu, avec quatre matchs consécutifs en trois sets pour parvenir en quart de finale.

Le duel Osaka-Anisimova sera l’occasion de briser une série : la Japonaise n’a jamais battu l’Américaine (deux défaites en 2022), mais les quatre fois où elle a atteint les demi-finales d’un tournoi du Grand Chelem, elle est toujours parvenue à se qualifier pour l’ultime match – et a poussé le plaisir à remporter également l’épreuve à chaque fois.

Auger-Aliassime fort dans sa tête

Chez les hommes, la surprise du jour est venue de Felix Auger-Aliassime (27e mondial) qui s’est défait d’Alex de Minaur (8e) à l’issue d’une bataille en quatre sets qui a duré quatre heures et dix minutes : 4-6, 7-6 (9/7), 7-5, 7-6 (7/4). La seule demi-finale du Canadien âgé de 25 ans lors d’un tournoi majeur remonte à 2021, à New York déjà.

« Ça n’a pas toujours été beau », a reconnu le vainqueur au terme d’une partie émaillée de vingt-deux doubles fautes et de 93 fautes directes au total. « Nous aurions pu jouer un peu mieux », a abondé Alex de Minaur.

Tout comme il l’avait fait face à Alexander Zverev et Andrey Rublev aux tours précédents, Felix Auger-Aliassime a néanmoins montré d’incontestables progrès dans la gestion de ses matchs. Mené un set à rien, puis 6-5 dans le tie-break de la deuxième manche, le Montréalais a tenu bon face à Alex de Minaur, qui a vu dans ce match « une opportunité manquée ».

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L’Australien a pourtant tout tenté pour sortir Auger-Aliassime de son rythme. Avec son jeu à plat, sa balle basse et ses coups déclenchés très rapidement, il a souvent poussé son adversaire à la faute. Mais le Canadien a su prendre l’ascendant dans plusieurs moments clefs, n’hésitant pas à se présenter au filet pour faire la décision. « J’étais prêt à aller chercher loin », a-t-il expliqué après le match.

A la différence de son rival, Auger-Aliassime a aussi pu compter sur son service, avec notamment vingt-deux aces, même s’il a aussi commis onze doubles fautes. Mené 1-4 dans le quatrième, il a une nouvelle fois recollé pour conclure au tie-break et s’éviter une cinquième manche. « Je me disais juste d’y croire », a-t-il détaillé. « Reste dans la même intention, va de l’avant, ça va venir. »

Promenade de santé pour Sinner

Vendredi, le Montréalais sera opposé à Jannik Sinner, qui a battu son compatriote Lorenzo Musetti (10e), lors de la session nocturne. Le numéro un mondial n’a jamais laissé planer le moindre doute sur l’issue de la rencontre, qu’il a dominée de bout en bout, sur un score de 6-1, 6-4, 6-2. Aucune double faute, 91 % de points gagnés sur son premier service, seulement dix-sept fautes directes en trois sets, Sinner a rendu une copie très propre.

Si la terre est bien sa surface de prédilection, Musetti a déjà montré de belles dispositions sur surfaces rapides, comme en témoigne sa demi-finale à Wimbledon en 2024. Mais il a été impuissant devant les coups de boutoir de Sinner.

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Le tenant du titre à New York a baladé son adversaire d’un côté à l’autre du court, pour créer des conditions de décalages imparables. Pris de vitesse par un coup droit décroisé en bout de course, Musetti a même levé les bras, désemparé, durant le troisième set.

« On se connaît très bien, a rappelé Sinner après sa victoire, mais le temps du match, on met notre amitié de côté. Et quand on se sert la main à la fin, tout va bien. »

Face à Felix Auger-Aliassime qu’il a corrigé en août à Cincinnati (6-0, 6-2), Janik Sinner aura l’avantage des pronostics. Mais le Canadien n’exclut pas de continuer à surfer sur sa vague new-yorkaise. « Même les joueurs qui gagnent des Grand Chelem ne font pas sept très bons matchs » d’affilée (le nombre de tours à passer), a-t-il osé, mercredi, après son succès difficile, montrant qu’il comptait bien arpenter les cours de Flushing Meadows au moins jusqu’à dimanche, jour de finale.

Le Monde avec AFP

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