Meilleures Actions
Histoires Web lundi, juin 9
Bulletin

En 1952, Anita Conti embarque à Fécamp (Seine-Maritime) avec les pêcheurs de Terre-Neuve sur le chalutier Bois-Rosé. Dans son œuvre majeure, Racleurs d’océans (éd. André Bonne, 1953, rééd. Payot Rivages, 2017), la pionnière de l’océanographie documente le quotidien des marins et décrit déjà le grand bleu comme une masse « vulnérable », « pillée d’une manière sauvage », un géant qui « ne peut plus se défendre »… Soixante-treize ans plus tard, les 56 chefs d’Etat ou de gouvernement réunis à Nice, du 9 au 13 juin, à l’occasion de la 3e Conférence des Nations unies sur l’océan (UNOC), trouveront-ils un cap pour mieux protéger le cœur liquide de la Planète bleue ? « C’est un sommet de combat, avec des pays qui y croient, qui veulent s’engager, un sommet qui permet aux pays insulaires de faire entendre leur voix et qui implique les scientifiques, résume Olivier Poivre d’Arvor, envoyé spécial d’Emmanuel Macron pour cette conférence. Un océan sans règles, c’est une planète sans avenir. »

L’UNOC s’ouvre sur un constat : l’océan souffre. Il est malmené par le réchauffement climatique qui acidifie les mers et perturbe les écosystèmes. Sa biodiversité est dégradée par les pollutions venues des terres, le plastique, les antibiotiques et les produits phytosanitaires finissant toujours par s’y déverser. Il est mis sous pression par la pêche, légale et illégale. Il est aussi menacé par les ambitions prédatrices des grandes puissances, notamment la Russie de Vladimir Poutine et les Etats-Unis de Donald Trump, qui veulent exploiter les fonds marins. Rassemblés du 3 au 6 juin lors du One Ocean Science Congress, les scientifiques du monde entier ont une nouvelle fois alerté les Etats. « Les écosystèmes dysfonctionnent, on voit des populations soit exploser soit disparaître subitement », relève Didier Gascuel, spécialiste de la biologie marine. « Tous les indicateurs se dégradent », tranche Marina Lévy, conseillère pour l’océan auprès de la présidente de l’Institut de recherche pour le développement.

Il vous reste 84.95% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Share.
© 2025 Mahalsa France. Tous droits réservés.