Elle monte, elle monte très vite, la dette française. Malgré les efforts du gouvernement, le gel de certains crédits et la promesse d’économies massives, la dette publique tricolore a encore progressé de 40,5 milliards d’euros en trois mois, pour atteindre 3 345,8 milliards à la fin mars, selon le chiffrage rendu public, jeudi 26 juin, par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). En un an, la dette, présentée par le premier ministre, François Bayrou, comme le grand ennemi public du pays, s’est alourdie de 183,5 milliards d’euros, soit 6 %.
Cet endettement massif peut-il conduire la France à se retrouver bientôt placée sous la tutelle de Bruxelles, de la Banque centrale européenne ou du Fonds monétaire international (FMI) ? Cette « troïka » pourrait-elle lui imposer un plan d’austérité, comme ce fut le cas dans les années 2010 pour la Grèce, quand il est apparu que le pays avait maquillé ses comptes et que son déficit budgétaire était trois fois plus élevé que le chiffre officiel ?
Depuis plusieurs semaines, telle est la spectaculaire menace brandie par le gouvernement, à l’approche de la présentation par François Bayrou, en principe après le 14 juillet, de mesures de redressement financier très attendues. « Si nous ne faisons pas ces choix maintenant, ce seront nos créanciers ou le FMI qui nous les imposeront, a prévenu la ministre des comptes publics, Amélie de Montchalin, dans Le Journal du dimanche, le 7 juin. C’est le dernier moment pour avoir du courage. » Un message, aussi, martelé sur RTL, le 10 juin : « Il y a un risque de tutelle des institutions internationales, des institutions européennes, de nos créanciers. »
Il vous reste 76.9% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.