Un ancien élève d’une école catholique des Hautes-Pyrénées a déposé, mercredi 5 mars, à Tarbes, dans le sillage de l’affaire de Bétharram, une plainte contre X pour viol, agression sexuelle et violences aggravées au début des années 1990, a-t-on appris auprès de son avocat et du parquet.
L’homme de 44 ans à l’origine de la plainte a rejoint un collectif d’une quarantaine de personnes disant avoir subi des sévices lors de leur scolarité au sein de cette école, Notre-Dame de Garaison, située dans le village de Monléon-Magnoac (Hautes-Pyrénées), selon l’un des membres fondateurs de ce collectif récemment constitué.
« Il ne se souvient pas avec précision du ou des auteurs, [donc] plutôt que de jeter indûment l’opprobre sur quelqu’un en se trompant, il préfère déposer contre X », a expliqué son avocat, Me Joseph Mésa, évoquant « des événements traumatisants » tels que « des masturbations et des attouchements » imposés par des surveillants.
« Une enquête va être ouverte pour apporter des réponses aux victimes et vérifier s’il reste des faits non prescrits », a annoncé à l’Agence France-Presse le parquet de Tarbes.
« Avoir des réponses »
Pour l’avocat, les faits de viol, pour lesquels il n’y a prescription qu’à partir de trente ans après la majorité de la victime, tombent donc toujours sous le coup de la loi. « Quand il a entendu parler de Bétharram, ça a commencé à le secouer un petit peu, mais quand il a vu un article local sur ce qui se passait aussi à Garaison, dans sa tête, ça a explosé. Il s’est rappelé de tout ça », a raconté Me Mésa.
Depuis un an, d’anciens religieux et personnels laïcs de Notre-Dame de Bétharram, dans le département voisin des Pyrénées-Atlantiques, sont visés par plus de 150 plaintes déposées pour violences physiques, agressions sexuelles et viols.
Pour l’ancien élève de Notre-Dame de Garaison, qui y a fréquenté l’internat entre 1991 et 1993, cette plainte vise principalement à « avoir des réponses » concernant le « mal-être » qu’il a ressenti depuis lors, avec « toujours la sensation d’être à côté de tout », a encore déclaré son avocat. Et « parce qu’on parle de choses vraiment très graves, que les auteurs soient bien sûr jugés et éventuellement condamnés », a ajouté Me Mésa.
Notre-Dame de Garaison, qui, selon son site Internet, accueille environ 700 élèves, de la maternelle à la terminale, compte parmi ses élèves les plus célèbres l’ancien premier ministre Jean Castex, le prix Nobel de la paix 1952, Albert Schweitzer, et l’ex-international de rugby français Pierre Berbizier.