Meilleures Actions
Histoires Web jeudi, novembre 14
Bulletin

Les élections législatives de juin et de juillet, annoncées par le président de la République après la dissolution de l’Assemblée nationale, le 9 juin, devaient être, expliquait Emmanuel Macron, « un acte de confiance dans notre peuple, dans la démocratie, dans l’esprit républicain, dans notre bon sens national ».

L’importante participation à ces élections anticipées, avec notamment un bond de quatre points entre les deux tours, du 23 juin et du 7 juillet, était alors interprétée comme un « signe de vitalité », la preuve qu’il « existe dans le pays un besoin d’expression démocratique », se réjouissait encore le chef de l’Etat dans sa lettre aux Français, le 10 juillet.

Quelques mois plus tard, une étude de l’institut Ipsos, réalisée du 13 au 27 septembre auprès d’un échantillon représentatif de la population française de 1 005 personnes, montre que cette présentation relevait largement, si ce n’est du déni, au moins d’un optimisme surjoué. Le mécontentement structurel des Français à l’égard du fonctionnement de la démocratie a fait un bond significatif au lendemain du scrutin : 55 % des personnes interrogées par Ipsos se disent mécontentes (4 points de plus par rapport à 2023) et pour 74 % d’entre elles, ce fonctionnement s’est détérioré depuis cinq ans.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés L’accusation de déni de démocratie, symptôme d’une souveraineté populaire devenue introuvable

Si 46 % estiment que le gouvernement représente leurs points de vue et leurs priorités, 16 % seulement jugent qu’il apporte des résultats concrets aux citoyens. Un chiffre « catastrophique », juge le directeur d’Ipsos, Brice Teinturier. « La dissolution a été totalement incomprise par les Français, constate le sondeur. Ils pensent qu’elle a apporté beaucoup plus de mal que de bien. » Quant à la clarification annoncée par Emmanuel Macron, « elle a abouti à une confusion accrue », avec une Assemblée nationale coupée en trois et un gouvernement minoritaire. « Le désaveu est complet », conclut M. Teinturier.

L’institut a réalisé la même étude dans sept autres démocraties (Suède, Pays-Bas, Pologne, Croatie, Italie, Espagne, Etats-Unis). La comparaison est peu flatteuse pour la France, qui détient une proportion record de mécontents.

57 % estiment que les politiques privilégient riches et puissants

Si les Français se sentent mal représentés au niveau national, l’échelon local est en revanche plébiscité : 71 % des sondés trouvent que la commune représente bien leurs points de vue et leurs priorités, 54 % ont une perception positive de la région.

Il vous reste 44.69% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Share.
© 2024 Mahalsa France. Tous droits réservés.