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Histoires Web mercredi, septembre 18
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Pourquoi et comment Assane Gueye est-il mort ? Une information judiciaire pour homicide involontaire devait être ouverte, lundi 9 septembre, par le parquet de Bobigny (Seine-Saint-Denis) afin d’éclaircir les circonstances du décès de cet homme de 51 ans survenu samedi 17 août au centre pénitentiaire de Meaux-Chauconin (Seine-et-Marne).

Une chose est déjà claire : Assane Gueye n’aurait pas dû se trouver en détention ce jour-là. Jugé en comparution immédiate au tribunal de Meaux, la veille, pour agression sexuelle, violences et séquestration, il avait été condamné à trois ans d’emprisonnement intégralement assorti du sursis et devait donc être remis en liberté le soir même. Après deux jours de détention provisoire dans l’attente de son procès, il n’avait plus qu’à repasser par la prison pour procéder aux formalités de la levée d’écrou et récupérer ses effets personnels.

Mais sur la fiche pénale transmise par le parquet à l’administration pénitentiaire, destinée à informer celle-ci de la peine prononcée, la substitut du procureur présente à l’audience a fait mention d’une peine de trois ans dont deux avec sursis, avec maintien en détention. « Ma collègue a mal compris, elle a fait une erreur et l’assume », reconnaît le procureur de Meaux, Jean-Baptiste Bladier. Cette fiche pénale, remplie à la main, ne fait l’objet d’aucune relecture de la part du président ou du greffier à l’audience.

« Maîtrisé par des gestes professionnels »

Assane Gueye a donc été maintenu en détention à son retour du tribunal, vendredi 16 août. Il est mort le lendemain, en début de soirée, « au sein de sa cellule, alors que son comportement, caractérisé par un grand état d’excitation et des propos incohérents, outre le fait qu’il avait dégradé toute sa cellule, avait justifié l’intervention des fonctionnaires de l’administration pénitentiaire », indique le parquet de Meaux dans un communiqué. Cette intervention avait pour but de transférer Assane Gueye en cellule de protection d’urgence (CPROU), un lieu adapté, en principe, aux détenus présentant un risque suicidaire imminent.

« Dès l’ouverture de la porte de sa cellule, le détenu est venu au contact du bouclier, raconte Pierre Kaced, surveillant à la prison de Meaux et secrétaire local CGT-Pénitentiaire, qui n’a pas participé à l’intervention, mais se fait le porte-parole de ses quatre collègues concernés. Les agents l’ont maîtrisé par des gestes professionnels, sans aucune violence. Ils lui ont mis les bras dans le dos pour pouvoir le menotter. Le détenu se débattait, il avait inondé sa cellule avec de l’eau et de la lessive et s’était badigeonné le corps, donc il glissait. Il a été amené au sol proprement, sans choc, sans impact. Quelques secondes après, décision a été prise de le remettre debout pour faire mouvement vers la CPROU, et on s’est rendu compte que, malheureusement, il était inconscient. » Les manœuvres de réanimation ont été vaines.

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