Une fusillade « très vraisemblablement » liée au narcotrafic, selon le procureur Damien Martinelli, a fait deux morts dans le quartier sensible des Moulins, dans l’ouest de Nice, en début de soirée du vendredi 3 octobre.
Outre les deux morts, dont les identités sont en cours de vérification, les tirs ont fait cinq blessés, dont deux en état grave selon la préfecture. Le périmètre a été sécurisé et une cellule médico-psychologique a été mise en place pour les riverains.
Les auteurs de la fusillade sont encore recherchés, a précisé le préfet, Laurent Hottiaux, qui s’est rendu sur place. Il a annoncé que des renforts seraient mobilisés à partir de samedi pour sécuriser le quartier.
Une enquête pour homicides volontaires en bande organisée et tentatives d’homicide volontaire en bande organisée a été ouverte et confiée à la police judiciaire des Alpes-Maritimes.
Lors du dernier incident en date, un jeune homme avait été blessé à une jambe mercredi par des tirs dans ce quartier de 8000 habitants, enclavé et régulièrement marqué par des violences pour le contrôle de points de deal.
En juillet 2024, sept personnes d’une même famille, dont trois enfants et un adolescent, avaient péri dans un incendie criminel visant un autre étage sur fond de trafic de drogues dans l’un des immeubles des Moulins.
Polémique autour de l’efficacité de l’Etat dans ces quartiers
Le maire de Nice, Christian Estrosi, qui s’est rendu sur place, a fustigé un « désintérêt de l’Etat pour cette cité des Moulins ». « C’est une fois de trop, nous avons le sentiment quelques fois d’être totalement abandonnés », a-t-il ajouté.
Evoquant les efforts et les investissements de Nice en matière de police municipale et de vidéosurveillance, il a insisté : « Ça n’est pas une raison pour nous envoyer moins d’effectifs » de police nationale ou de magistrats.
Le préfet a refusé d’entrer dans la polémique en expliquant que trois points de deal avaient été démantelés ces derniers jours dans le quartier des Moulins et que près de 300 personnes avaient été incarcérées depuis six mois en lien avec les trafics de stupéfiants aux Moulins et à l’Ariane, un autre quartier sensible dans le nord-est de Nice.
« Stop, ça suffit, Nice ne doit pas devenir Marseille », a écrit sur X Eric Ciotti, rival de M. Estrosi pour l’élection municipale de mars. « Face à cette spirale infernale, une énième annonce de renforts policiers qui resteront quelques jours… avant de repartir. Ceux qui ont permis cette situation à Nice et à Paris doivent partir », a-t-il insisté.
Si les violences liées au narcotrafic n’atteignent pas à Nice le niveau de celles de Marseille ou de la région parisienne, elles restent présentes. En avril, un homme de 28 ans avait été tué par balles dans le quartier Pasteur, un autre quartier sensible dans l’est de la ville.