La sirène d’alerte aérienne a retenti dans les rues de Soumy (Ukraine), lundi 24 mars, vers 14 heures locales, comme elle le fait fréquemment de jour comme de nuit. Ni la dense circulation automobile, ni celle des piétons n’en ont été affectées. Mais cette fois-ci, la cause de l’alerte s’est manifestée une minute plus tard. Une violente explosion a secoué cette ville de 250 000 habitants dans le nord-est du pays. Un délai aussi court entre l’alerte et la frappe suggère l’utilisation d’un missile balistique de type Iskander-M tiré depuis une rampe située probablement à quelques dizaines kilomètres de là, derrière la frontière russe.
Aussitôt, une épaisse fumée noire s’est élevée dans les airs, visible à des kilomètres à la ronde. Quelques minutes plus tard, des dizaines de camions de pompiers et de véhicules de police convergeaient vers l’école primaire n° 20. Un ballet d’ambulance signalait de nombreux blessés, dont le nombre définitif communiqué en fin de soirée s’établissait à 94, dont 23 enfants. Plus d’une dizaine de personnes ont été hospitalisées, dont 14 mineurs. Aucun mort n’a été signalé. Les décès de militaires ne sont pas communiqués.
Les premiers dégâts apparaissent à 500 mètres de l’impact, des vitres soufflées par l’onde de choc. Au coin de la rue des métallurgistes et de la rue Remnysnicha, un caniche dans les bras d’une dame glapit sans discontinuer de terreur, couvert parfois par les cris d’un enfant que sa mère ne parvient pas à calmer. La police a déjà tendu un ruban en travers de la rue des métallurgistes longeant l’école n° 20, qui semble désertée. Toutes les vitres sont soufflées. Les débris jonchent le gazon et la chaussée vide. Au-delà du ruban, une poignée de pompiers luttent contre les conséquences du sinistre, sous l’œil de quelques policiers et militaires affairés à sécuriser le périmètre devant l’afflux de riverains hagards. « Ne vous approchez pas ! Les Russes tirent souvent un second missile sur les sauveteurs », crie un policier survolté.
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