Des contrôles d’identité toujours plus étendus, des dépôts de plainte rendus parfois difficiles par la persistance de discriminations de tous ordres : ce sont les conclusions d’une vaste étude, confiée par la Défenseuse des droits, Claire Hédon, à l’institut de sondage Ipsos entre le 10 octobre 2024 et le 11 janvier 2025 et menée auprès de 5 030 personnes à travers des entretiens de plus de trente minutes, avec une méthodologie et un échantillon robustes comparés aux habituelles enquêtes sur l’image des forces de l’ordre et leurs pratiques quotidiennes.
Le questionnaire de ces entretiens a été élaboré avec le concours de scientifiques travaillant pour des laboratoires du CNRS, comme le Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales, ou des institutions telles que le Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale, l’Institut national d’études démographiques ou France Stratégie.
Le rapport, qui sera rendu public mardi 24 juin, et que Le Monde a pu consulter, s’articule autour de trois thèmes : l’expérience du contrôle d’identité, de celle du dépôt de plainte, et de la confiance dans l’institution. Il impose un constat : c’est en fonction de la nature et de la qualité de leurs interactions avec les forces de l’ordre que les personnes interrogées jugent leur action. Or, observe le document, ce regard est marqué par une « érosion de la confiance et de la légitimité octroyées aux forces de sécurité, qui peut (…) avoir des conséquences directes sur le déroulement de l’action policière ».
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