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Une enquête interne à la police a été ouverte après la diffusion d’images, tournées par l’AFPTV, le service vidéo de l’Agence France-Presse (AFP), montrant une jeune femme violentée par des policiers à Marseille lors de la journée de manifestations jeudi, a annoncé vendredi 19 septembre la direction interdépartementale de la police nationale (DIPN). « Une enquête interne a été ouverte pour déterminer les circonstances de cette intervention », a-t-elle expliqué.

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Diffusées par de nombreux médias français, ainsi que par des responsables politiques, ces images ont été vues plusieurs dizaines de millions de fois et partagées des dizaines de milliers de fois sur les réseaux sociaux, selon un comptage effectué par l’AFP vendredi. Cette vidéo montre un policier donner un coup de pied à une manifestante déjà au sol, lui lançant « Casse-toi ». Bien que celle-ci réponde, visiblement secouée, « Oui oui, je me casse », un autre policier la pousse et elle retombe au sol. Avant de partir, l’air apeuré, en disant « Pardon, pardon ».

La scène a été filmée vers 7 heures jeudi matin à Marseille, dans le quartier de la Joliette, où des petits groupes de manifestants qui tentaient de se rassembler ont été rapidement dispersés. Un groupe d’une quarantaine de personnes s’étaient mis à courir, poursuivis par des policiers en civil ou en uniforme et casqués au milieu de tirs de gaz lacrymogènes. Avant l’incident, la jeune femme trébuche et tombe toute seule sur la chaussée, a rapporté le journaliste reporter d’images qui a capté la séquence.

Des appels avaient été lancés sur les réseaux sociaux notamment pour bloquer dans ce quartier le siège de l’armateur CMA CGM, propriété du milliardaire Rodolphe Saadé.

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Indignation de personnalités politiques

La préfecture de police des Bouches-du-Rhône avait fait état jeudi de la présence de 200 manifestants « hostiles » près du centre commercial des Terrasses du port, dans le même quartier, ajoutant qu’une centaine de personnes avaient été contrôlées et 22 interpellées. « Il y a bien eu des demandes d’évacuation et de sommation. Au regard de cette vidéo, rien ne contrevient à la doctrine du maintien de l’ordre », expliquait une source policière à l’AFP jeudi.

Sur son compte X, la DIPN avait tweeté jeudi des images montrant un monticule de matériel saisi sur les manifestants, masques et produits inflammables notamment.

Cette intervention policière a suscité l’indignation de personnalités politiques comme le député « insoumis » Manuel Bompard qui a dénoncé sur X une « honteuse agression gratuite ». La secrétaire nationale des Ecologistes, Marine Tondelier, a elle jugé que « ces violences policières sont graves. On ne peut pas brutaliser ainsi impunément une manifestante ».

Le Monde avec AFP

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