Le livre du journaliste néerlandais Olivier van Beemen se présente comme une vaste enquête menée pendant trois ans sur l’ONG de conservation sud-africaine African Parks. Moins connue que ses homologues anglo-saxonnes comme le Fonds mondial pour la nature (WWF) ou Conservation international, African Parks, créée au début des années 2000 par un homme d’affaires néerlandais, s’est rapidement taillé une place dans un univers où les grands acteurs se comptent sur les doigts d’une main. Elle gère, pour le compte de gouvernements, une vingtaine de parcs nationaux dans treize pays, sur une superficie de 20 millions d’hectares.
Sa particularité est d’avoir investi des zones instables où les volontaires ne se bousculent pas compte tenu du danger et des moyens financiers qu’il faut mobiliser pour sécuriser des espaces dont la préservation est considérée comme un enjeu pour la biodiversité et la sauvegarde d’espèces menacées d’extinction.
Les exemples les plus connus sont le parc de la Garamba en République démocratique du Congo (RDC), longtemps occupé par l’Armée de résistance du seigneur, un groupe rebelle ougandais ; celui de Chinko, en République centrafricaine ; ou plus récemment les parcs béninois de la Pendjari et du W, situés aux frontières avec le Burkina Faso et le Niger, où opèrent des groupes djihadistes affiliés à l’Etat islamique ou à Al-Qaida.
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